Le Centrafrique est maudit, définitivement perdu, incapable de se réformer, réfractaire à la stabilité, impénétrable à la sincérité et laminé par ses propres enfants, des Centrafricains, si prompts à se quereller, à s’auto-dénigrer ou à se désigner (mus par un complexe d’infériorité) un directeur de conscience, de préférence un étranger.
Chaque fois qu’on le répète devant moi (surtout venant d’un étranger, compatriote Africain ou non, voisin de la CÉMAC ou non), je fais mine de me mettre en colère. Ce qui me dispense d’argumenter. Mais dans mon for intérieur, j’admets sans l’avouer, sans surtout le proclamer, qu’il y’a une part de vérité dans cette affirmation.
Car, comme le dit Amin Maalouf au sujet de son Liban natal, la République Centrafricaine « sera toujours un pays de factions, de désordre, de passe-droits, de népotisme et de corruption »; « mais c’est aussi le pays de la douceur de vivre, de la chaleur humaine et de la générosité ».