Deux responsables de haut rang des Nations Unies ont révélé vendredi les noms de certains pays dont les troupes sont accusées d'avoir commis des abus sexuels sur des mineurs en République centrafricaine (RCA), où elles avaient pour mandat, sous le drapeau de l'ONU ou non, de maintenir la paix et la sécurité.
"Je crois qu'il est difficile d'imaginer l'indignation que ressentent les personnes qui travaillent pour les Nations Unies et pour la cause de la paix et de la sécurité lorsque des allégations de ce genre font surface. Notamment quand cela implique des mineurs, c'est difficile à comprendre", a dit le sous-secrétaire général de l'ONU chargé de l'appui aux missions, Anthony Banbury, dans une déclaration pleine d'émotion à la presse à New York.
Illustrant le fait que la transparence est un élément important de la lutte contre ce "fléau incroyablement difficile", M. Banbury a nommé certains pays dont les troupes - toutes placées sous le drapeau de l'ONU - sont impliquées : le Bangladesh, la République démocratique du Congo (RDC), le Maroc, le Niger et le Sénégal.
M. Banbury a affirmé que l'ONU faisait tout son possible pour venir en aide aux victimes, pour que justice leur soit rendue et pour empêcher que de telles abus soient commis de nouveau.
Par ailleurs, il a annoncé qu'un nouveau site internet présentera prochainement un rapport du secrétaire général de l'ONU sur les mesures spéciales à prendre pour lutter contre l'exploitation et les abus sexuels, qui est attendu le mois prochain. Pour la première fois, il identifiera les pays dont les troupes sont impliquées dans ces affaires et contiendra des informations sur les allégations spécifiques, sur l'état d'avancement des enquêtes et sur les mesures disciplinaires éventuellement prises.
Il a noté que dans ces affaires, toutes les victimes étaient mineures au moment des prétendus abus, lesquels ont été perpétrés par un total de 10 personnes originaires de ces 5 pays. Il a précisé que l'ONU avait lancé sa propre enquête dans les affaires impliquant des soldats de la RDC et du Niger, car ces deux pays n'ont pas répondu à la demande de l'ONU de prendre l'initiative en la matière.
De son côté, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, s'est dit très alarmé par le fait que des allégations d'exploitation et d'abus sexuels sur des mineurs en République centrafricaine par des membres de forces militaires étrangères se poursuivent.
Les crimes présumés ont principalement eu lieu en 2014, mais n'ont été découverts que ces dernières semaines.