Un haut responsable de l'ONU a révélé ce vendredi que des soldats ou policiers de cinq pays de Centrafrique sont accusés d'avoir commis des abus sexuels sur des mineurs.
Des soldats ou policiers de cinq pays (Bangladesh, Maroc, RDCongo, Niger et Sénégal) sont accusés d'avoir commis des abus sexuels sur des mineurs. Ils agissaient dans le cadre de la Mission des Nations unies en République centrafricaine, a révélé vendredi un haut responsable de l'ONU.
C'est la première fois que l'ONU nomme publiquement et de sa propre initiative les pays dont sont originaires des responsables d'abus sexuels ou d'exploitation sexuelle parmi ses missions de maintien de la paix. Anthony Banbury, secrétaire général adjoint chargé de la logistique des missions, a fait valoir une "volonté de transparence".
Sanctions sur Internet
Il a expliqué que ce serait bientôt la règle pour toutes les accusations de ce genre. L'ONU doit publier, le mois prochain, un rapport dans lequel les pays seront nommés. Un site internet permettra, autant que possible, de suivre l'évolution des enquêtes et les sanctions éventuelles contre les Casques bleus reconnus coupables.
Il revient aux pays contributeurs de troupes de mener ces enquêtes et de gérer leurs éventuelles suites judiciaires.
Banbury a détaillé devant la presse cinq affaires parmi les plus récentes impliquant dix membres de la Minusca: deux soldats du Bangladesh, un soldat de RDCongo, un soldat marocain, quatre soldats nigériens et deux policiers sénégalais. Ils sont accusés d'avoir abusé en tout de six victimes, toutes mineures, parfois en échange d'argent, entre janvier 2014 et décembre 2015.
ONU pas seule en cause
En tout, l'ONU a recensé, l'an dernier, 22 cas d'accusations d'abus sexuels portées contre ses Casques bleus en République centrafricaine, sur un total de 69 pour l'ensemble de ses 16 missions dans le monde. En 2014, l'ONU avait confirmé 51 cas, beaucoup moins que les 85 cas recensés en 2010, a souligné M. Banbury.