D’emblée, il est important de préciser que Professeur Faustin Archange Touadera, est certainement l’un des rares chefs du gouvernement ayant battu le record de longévité à la primature centrafricaine.
Aussi, sous sa responsabilité, le gouvernement se devait de relever les nombreux défis qui s’imposaient à la Centrafrique. Mais qu’en est-il réellement ?
Depuis ces derniers temps, l’équipe de campagne du candidat Faustin Archange Touadera attribue en tourbillon et en rafales, la paternité du paiement des salaires à terme échu sous le second mandat de l’ancien président Bozizé à leur poulain. A entendre ses proches lieutenants dont nombreux sont des militants de la 25e heure, le paiement régulier des salaires pendant les cinq (5) années consécutives lorsqu’il dirigeait le gouvernement, constitue un argument de poids et même le principal argument de campagne.
Faudrait-il rappeler que la population Centrafricaine est d’environ 5.000.000 d’habitants, et les fonctionnaires représentent à peine 0,52% de cette population ? Évidemment, le paiement régulier des salaires des fonctionnaires est très important mais cela doit-il constituer le principal argument au point de marginaliser les centaines de milliers des centrafricains qui n’ont pas eu la chance d’être fonctionnaires ou qui vivent purement et simplement dans la misère ? .
Sous la responsabilité du gouvernement Touadera, l’insécurité était malheureusement galopante dans le pays. Au nord, il y’avait plusieurs îlots de résistance ; au sud-est, la rébellion de Joseph Kony ne cessait de faire des victimes parmi la population civile. Sur le plan éducatif, la grève était devenue le mode de fonctionnement normal et quotidien des enseignants. Ces multiples grèves ont même dressé le lit d’une année blanche muette à l’Université de 2012 à 2013.
Au niveau des infrastructures, les routes étaient impraticables et les ponts, totalement défectueux. A Bangui, les ponts de de sica 2, sica 3, Lagbachi ainsi que bien d’autres de l’arrière-pays s’étaient détériorés. L’accès au soin était de plus en plus compliqué. Quant à l’eau et l’électricité, elles étaient devenues des denrées rares. Cela va sans dire que pendant cinq (5) Faustin Archange Touadera a cousu le tricot de la chute brutale de l’ancien président Bozizé par l’inaction de son gouvernement. S’il prétend qu’il n’avait pas les mains libres pour travailler sous l’ancien président Bozizé, pourquoi n’avait-il pas démissionné ?
Quant au paiement régulier des salaires, le professeur Touadera n’est en aucun cas à l’origine. C’est l’ancien président Bozizé qui, soucieux du paiement des salaire à terme échu, s’en était occupé en personne. Nul n’ignore qu’il était lui-même président du comité de trésorerie qui programmait toutes les dépenses de l’état. En confiant le rôle du chef d’orchestre de l’action gouvernementale à son premier ministre Faustin Archange Touadera, l’ancien président Bozizé croyait dur comme fer qu’il avait les épaules assez larges pour cette lourde mission. Erreur ! En cinq années de gestion de la primature, Faustin Archange Touadera a progressivement déroulé le tapis du sous-développement structurel de la Centrafrique. Nombreux sont ceux qui s’accordent d’ailleurs à dire qu’il n’a fait que profiter du travail assidu de ses prédécesseurs. La question qu’il faudrait se poser en ce moment, est celle-ci: Pourquoi le KNK signe-t-il une alliance avec l’URCA plutôt qu’avec Touadera qui fut vice-président de ce parti ? L’ancien recteur de l’Université serait-il victime de son manque de maturation politique ? Au lieu de brandir le paiement des salaires à terme échu que l’ancien président Bozizé en avait fait son cheval de bataille, tel un trophée, il ferait mieux d’inventorier tous ses méfaits qui ont tour à tour causés la chute brutale de son ancien mentor. C’est en cela que les mots pourront combattre les maux de notre société.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE