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Les éleveurs peulhs éprouvent des difficultés suite au conflit militaro-politique
Publié le lundi 1 fevrier 2016  |  RJDH-Centrafrique
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© Autre presse par DR
Les éleveurs peulhs éprouvent des difficultés suite au conflit militaro-politique
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La Fédération Nationale des Eleveurs Centrafricains (FNEC) et ses membres font face aujourd’hui à de nombreuses difficultés. Cette situation est la conséquence de la crise que le pays a connue. Issa By Amadou, Administrateur de ladite Fédération, dans une interview accordée au RJDH, a relevé ces difficultés.

RJDH : Issa By Amadou Bonjour !

IBA : Bonjour !

RJDH : Vous êtes administrateur de la Fédération Nationale des Eleveurs Centrafricains (FNEC). Dans quel état se trouve cette structure aujourd’hui ?

IBA : La FNEC se porte très mal aujourd’hui. La Fédération et les éleveurs ont été les principales victimes des événements sociopolitiques qui ont secoué la RCA. Il se trouve que le siège de la FNEC a été saccagé et les éleveurs ont été contraints à l’exil par les groupes armés. L’élevage centrafricain a été donc menacé et beaucoup de nos éleveurs se trouvent au Cameroun, au Tchad, à la RD Congo et au Soudan.

RJDH : Mais ces derniers temps, nous apprenons le retour massif des éleveurs peulhs dans les zones d’élevages. N’est ce pas un bon signe ?

IBA : Dans certaines zones du pays notamment la région du Centre et du Centre-Est, il n’y avait pas eu de grands mouvements d’éleveurs par ce qu’ils sont restés à l’air libre. Les éleveurs ne pouvaient pas circuler comme il se doit. Mais dans les régions n°1, 2 et 3 qui ont été touchées gravement, tous étaient partis. Le retour dans ces zones est trop timide par ce que les groupes armés continuent de prendre pour cible le bétail des éleveurs.

RJDH: Où se trouvent les éleveurs qui ont pu regagner le pays ?

IBA : On constate le retour des éleveurs dans la commune d’élevage de Nième Yéléwa et Godro dans la Nana-Mambéré, à koui dans l’Ouham-Pende et une partie dans la Mambéré-Kadeï. Je précise que ce retour est encadré par les autorités locales.

RJDH : Est-ce que leur sécurité est garantie en ce moment ?

IBA : La sécurité est acceptable. Quant bien même que le vol des bétails n’a pas cessé par ce qu’il y a des individus qui continuent de les tuer.

RJDH : Selon nos informations, certains peulhs dans leur passage laissent des bœufs dévaster les plantations des agriculteurs. Que répondez à ces accusations?

IBA : Effectivement, il y a des soucis dans ce sens car les passages des éleveurs entrainent souvent des conflits. Ça ne date pas d’aujourd’hui. Par ce que justement les couloirs de transhumance qui ont été tracés et réglementés par des textes officiels ne sont plus respectés aussi bien par les agriculteurs ainsi que par les éleveurs. Surtout ceux qui viennent du Tchad ne respectent pas ces secteurs, ils traversent le pays dans tous les sens, et naturellement ils détruisent les champs, c’est ce qui crée des tensions entre eux et les peuples autochtones.

RJDH : Vous êtes Président de la Délégation Spéciale de la Commune de Nième Yéléwa où les hommes armés font de plus en plus des incursions pour voler le bétail voire tuer. Quelles sont les mesures prises pour garantir la sécurité dans cette zone?

IBA : C’est une préoccupation majeure de notre commune. Comme vous l’avez dit, il y a des incursions des hommes armés comme les anti-Balaka et d’autres hommes armés venus d’ailleurs que nous ne connaissons pas. C’est une zone riche, l’unique où il y a encore des éleveurs. Le gouvernement et la Minusca ont réagi positivement en installant une compagnie des Forces Armées Centrafricaines (FACA) dans ladite commune. Pour l’instant, la sécurité de ma population est rassurée tout petit peu.

RJDH : Quel est le niveau de participation des éleveurs peulhs aux opérations électorales du 1er tour de l’élection présidentielle du 30 Décembre 2016 ?

IBA : Les éleveurs centrafricains sont particulièrement heureux de constater que le gouvernement a pris en compte leurs préoccupations. Ils ont été massivement enrôlés. Ils ont voté ainsi que ceux qui sont à l’extérieur. Je crois que c’est une avancée.

Issa By Amadou, merci !
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