Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé dimanche 31 janvier qu’il souhaitait mettre fin à l’opération Sangaris en Centrafrique. « Je souhaite que cela soit fait au cours de l’année 2016 et qu’il reste sur le territoire de Centrafrique de petites unités, comme c’était le cas auparavant », a t-il déclaré, précisant que cela pourrait vouloir dire passer des 900 militaires français présents actuellement à 300. Mais il n’y aura pas moins de soldats français en Afrique ; ils seront sans doute seulement transférés sur un autre terrain.
Contrairement à ce que prétend Le Drian, ce n’est certainement pas les avancées de ce qu’il appelle le processus démocratique qui expliquent ce retrait partiel. Le 14 février aura lieu le second tour de l’élection présidentielle, où les Centrafricains auront à choisir entre deux anciens ministres des gouvernements précédents. Cette comédie électorale ne changera évidemment rien à l’état du pays, dont les habitants vivent terrorisés, coincés entre les diverses variétés de bandes armées qui rackettent et assassinent. Le fait que l’armée française ait réussi au fil des mois à sous-traiter la gestion de cette situation incontrôlable aux 10 000 membres des troupes de l’ONU permettra peut-être à ses soldats d’aller tuer et se faire tuer ailleurs, mais elle n’est en rien un signe d’amélioration.
... suite de l'article sur Autre presse