La présidente de l’Organisation pour la Compassion des Familles en Détresse (OCOFAD) Bernadette Sayo, a présenté la situation de son association qui œuvre pour la protection victimes des évènements de 2003. Elle l’a fait dans une interview accordée ce mercredi 3 février 2016 au RJDH.
Madame Bernadette Sayo (BS) Bonjour !
BS : Bonjour !
RJDH : Vous êtes la présidente de l’organisation pour la compassion des familles en détresse et ancien ministre. Depuis quand votre organisation a vu le jour et quelle est sa mission ?
BS : C’est une organisation qui a vu le jour depuis décembre 2004. L’objectif est de mobiliser les familles en détresse afin de rechercher la justice car cette organisation a vu le jour suite aux atrocités que la population a connues après le passage des éléments de Jean Pierre Bemba dans le pays. Et donc, nous ne pouvons pas facilement obtenir justice en allant en ordre dispersé. C’est pourquoi, nous avons décidé de créer cette association dans le cadre de la protection des droits des victimes de ce conflit armé.
RJDH : Quels sont vos domaines d’interventions ?
BS : L’organisation est basée beaucoup plus sur la protection des droits des victimes de violences liées aux conflits armés dans le pays.
RJDH : qu’est ce que l’Organisation pour la Compassion des Familles en Détresse (OCOFAD) a-t-elle fait sur le terrain lors de la dernière crise ?
BS : C’est une organisation qui est représentée à l’intérieur du pays et elle a mené des actions sur le terrain. De 2012 à 2016, nous avons pensé à la frange vulnérable. Nous ne nous écartons pas du cadre de notre action liée à la justice, en aidant les victimes, en leur apprenant à surmonter les atrocités, aussi en les rassurant par rapport à la justice, car c’est un processus qui est très long. L’OCODEFAD a apporté cette contribution afin d’accrocher l’attention des partenaires.
RJDH : Pour une telle organisation, il faut nécessairement de moyens, comment faites-vous pour répondre à toutes vos préoccupations ?
BS : On a besoin de soutien des partenaires. L’Ambassade des Etats Unis à Bangui a mis à notre disposition une dizaine de machines à coudre afin de former les gens. Ils ont construit des hangars de couture et nous avons produit. Lors des événements, tout a été emporté et l’OCODEFAD n’a pas croisé les bras puisse que certaines victimes sont déjà formées avec le fonds propre de l’organisation, nous avons toujours continué cette initiative.
RJDH : Plusieurs personnes continuent d’être des victimes dans le pays. Comment faites-vous pour que justice leur soit rendue ?
BS : Je pense que nous sommes dans un pays en conflit. Alors, dans un pays en conflit, il y a des priorités parmi les priorités. Presque tout le monde est là. L’OCODEFAD qui œuvre pour la protection des victimes, les droits des femmes, ne peut pas s’écarter de ces grandes décisions. Il faut que le gouvernement assure sa responsabilité en faisant la part des choses. Nous cherchons à réveiller toujours l’attention du gouvernement et de l’Assemblée Nationale afin de prendre en compte la situation des victimes.
RJDH : Quelle est votre lecture du processus actuel des élections après la proclamation des résultats par la Cour Constitutionnelle de transition ?
BS : Nous sommes en démocratie c’est vrai, il y a des irrégularités mais je salue les résultats de la cour Constitutionnelle de transition. J’ai confiance que le deuxième tour de la présidentielle va se tenir dans la sérénité et donc j’appelle le peuple centrafricain à aller une fois de plus le jour du vote pour faire son choix pour un changement en Centrafrique.
RJDH : Madame Bernadette Sayo, je vous remercie !
C’est à moi de vous remercier.
Propos recueillis par Judicaël Yongo.