Alors que le processus électoral a été lancé, le président du Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR) Eddy Symphorien Kparekouti voyait venir des manœuvres politiques tendant à voler le choix réel du peuple centrafricain. Lors d’un échange avec les Journalistes le 4 décembre 2015, à l’Hôtel Ledger à Bangui, le président du PUR dénonçait les en dessous d’une mascarade électorale en préparation avant d’annoncer par la même occasion son retrait à la course au pouvoir.
Dès la publication des résultats du double scrutin du 30 décembre 2015 par l’Autorité Nationale des Elections (ANE), des voix se sont levées au sein de la classe politique centrafricaine pour crier à un hold-up électoral. Plusieurs candidats à ces élections, présidentielles et législatives, ont dénoncé des fraudes électorales entrainant des contestations des résultats du scrutin émaillé de nombreuses irrégularités constatées lors des opérations.
« Un homme prudent, voit le mal de loin », dit un dicton. Lors de la conférence de presse en décembre dernier, Eddy Symphorien Kparekouti, président du PUR a évoqué les multiples dérives de la période de transition suscitant la déception et le mécontentement au sein de la population. Pour le président lui, ces dérivent organisées par des opportunistes ont impacté sur le processus électoral conduisant à la mascarade électorale décriée aujourd’hui par certains candidats.
«Le processus électoral en République centrafricain devient de plus en plus inquiétant. Le peuple centrafricain est pris en otage par des opportunistes véreux», a-t-il déclaré à la presse.
Le président du PUR avait montré son point de vue sur le processus élection en Centrafrique dont il voyait les dangers et que ces pairs de classe politique n’y croyaient. Raison pour laquelle il s’est réservé de postuler à ces élections dont il dénonçait une mascarade en préparation en plein processus. Pour Eddy Symphorien Kparékouti, les conditions dans lesquelles les élections se sont préparées dans le pays ne permettaient pas au peuple centrafricain d’aller librement aux urnes dans les délais indiqués par l’Autorité Nationale des Elections (ANE).
«Nous sommes aux regrets de constater aujourd’hui que le processus électoral en Centrafrique connais une défection, car, détourné de ses objectifs et des attentes du peuple centrafricain. Aujourd’hui, un groupuscule de leaders, voulant se faire une virginité politique, et inscrit dans la dynamique de se dédouaner, se rendent complice de cet état de fait que nous tenons à dénoncer avec énergie et détermination ici et maintenant. Cette indécence politique accompagnée d’une dose de cynisme, est à nos yeux, franchement répugnante » dénonçait le président du PUR.
Toutefois, le PUR relève pour lui le caractère irréaliste du calendrier électoral et surtout d’illégalité des décrets pris par la cheffe de l’Etat de la transition, pour convoquer le corps électoral inexistant, selon Eddy Symphorien Kparékouti, en vue du référendum fixé au 13 décembre 2015, le 1er tour des élections au 27 décembre et le second tour le 31 janvier 2016. Il a rappelé la mission assignée aux autorités de la transition qui est d’abord la restauration de la sécurité et la protection des populations civiles sur l’ensemble du territoire, ensuite l’assistance humanitaire aux populations affectées, puis la relance de l’économie et en fin l’organisation des élections apaisées, transparentes et crédibles.
« La transition en Centrafrique telle que nous l’avons vécue jusqu’ici, a échoué pour une raison fondamentale : le peuple centrafricain a été sciemment méprisé, et ses souffrances ne sont pas prises en compte.
Les principales préoccupations du peuple n’ont jamais été prises en compte ni lors des consultations à la bases, ni lors du Forum de Bangui » a-t-il déploré.
L’ingérence de la Communauté internationale
Par ailleurs, le président du PUR dénonçait la manière à travers laquelle la communauté internationale veut conduire le peuple centrafricain dans ces élections. D’après lui, les autorités de la transition et la MINUSCA n’arrivent toujours pas à contrôler 20% du territoire national. Même la ville de Bangui, a-t-il martelé, échappe encore et toujours au contrôle effectifs des forces internationales. Le président de PUR a estimé que les conditions minimales d’organisations d’élections transparentes, crédibles et démocratiques, comme le souhaite le peuple centrafricain sont loin d’être réunies. Il a souligné que « sans une sécurité préalablement rétablie, il nous parait quasiment impossible d’organiser des élections crédibles, quel que soit le dégré de puissance de ceux qui nous accompagnent».
Eddy Symphorien Kparékouti a intimé que son parti ne saurait être complice des manœuvres politiciennes qui risquent à terme de replonger la Centrafrique dans un autre chaos. C’est pourquoi, il a pris l’opinion nationale et internationale à témoins. Par conséquent, le PUR a décidé de ne pas participer, selon son président, à ces élections 2015-2016. Aujourd’hui, l’heure est la prise de conscience et au respect de bonne conduite signée entre les candidats aux élections qui doivent donner chance à la République centrafricaine de se relever à travers ces élections de la sortie de crise.