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Idriss Déby fait le médiateur dans la crise du Darfour à Paris
Publié le samedi 6 fevrier 2016  |  Autre presse
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© Autre presse par DR
Le président tchadien Idriss Déby
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A la demande des autorités soudanaises, le président Déby a rencontré samedi 3 octobre à Paris dans le plus grand secret les chefs des trois principaux groupes armés du Darfour à se rendre à Khartoum pour la conférence sur le dialogue national prévue le weekend prochain. Les trois leaders, Minni Minnawi, Abdel Wahid Nur et Djibril Ibrahim ont refusé. Car ils craignent un dialogue taillé sur mesure par le régime soudanais. Avant d’envisager de se rendre au Soudan les chefs de groupes armés souhaitent un pré dialogue à Addis-Abeba sur les conditions du dialogue.

Puisqu’il n’arrive pas à les convaincre lui-même, Omar el-Béchir a donc demandé à Idriss Déby de le faire. Le président tchadien a rencontré à Paris les chefs des groupes armés darfouris pour les exhorter à participer au dialogue national samedi prochain à Khartoum. Mais les chefs de groupes demeurent inflexibles. Pas de dialogue en terre soudanaise dans l’immédiat, ce serait faire un cadeau au régime de Béchir affirme Djibril Ibrahim le chef du mouvement pour la justice et l’égalité, l’un des trois groupes armés du Darfour.

« Nous lui avons dit que nous ne pouvions pas participer à un dialogue national échafaudé par le parti au pouvoir, le NCP. Car sinon les résultats de ce dialogue seront déterminés d’avance par le régime. Donc si le gouvernement veut un dialogue national, il doit d’abord venir discuter à Addis-Abeba, comme le préconise dans ses résolutions le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, affirme Djibril Ibrahim.

Et ensuite, nous pourrons aller à Khartoum. Mais sans cela ce serait – de notre part – comme offrir une légitimité à un processus qui n’en a pas à nos yeux. Un processus qui pour l’instant vise à permettre au régime de se maintenir, ce dont nous ne voulons pas. » Pour les chefs rebelles, le pré-dialogue doit servir à baliser le terrain, fixer le calendrier, les participants, le nom du médiateur et surtout les thèmes de discussions. Ils se disent prêts à conclure une trêve de six mois avec Khartoum en échange d’un accord sur la libération des prisonniers. Mais derrière cette position de façade transparait une volonté d’impliquer l’ONU dans ce dialogue. Ce que Khartoum se refuse pour l’instant à envisager.
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