Avec près de dix ans d’expérience en gestion de projets dans le secteur informatique et télécommunications, je suis actuellement responsable qualité / gestion de projets en infrastructures réseaux / télécoms à la SNCF. Je suis en parallèle un cursus en Master 2 Management Global à l’Université Paris Dauphine. Je souhaite aujourd’hui prendre la plume pour expliquer en toute humilité à mes compatriotes pourquoi nous sommes des milliers d’étudiants et de jeunes cadres tant au pays qu’au sein de la diaspora Centrafricaine à s’être engagés derrière le candidat Anicet Georges Dologuélé au cours de cette campagne. Je souhaite illustrer mon propos à travers un exemple précis de son programme : la relance de l’économie aujourd’hui plus que nécessaire pour relever ce pays et améliorer le quotidien de nos compatriotes.
Notre économie déjà moribonde est aujourd’hui exsangue après bientôt trois ans de chaos.
Que nous soyons en Centrafrique, ailleurs sur le continent ou exilés dans un autre pays du monde, nous autres Centrafricains avons vu notre pays lentement glisser vers la situation chaotique que nous observons aujourd’hui. Pour utiliser deux indicateurs chers aux économistes, des années d’instabilité politiques et sécuritaires ont fait de ce pays l’un des plus pauvres de la planète si l’on prend en compte l’Indice du Développement Humain (IDH) et le Produit Intérieur Brut (PIB). Pire, l’activité économique qui était auparavant déjà compliquée pour un pays enclavé soufrant d’infrastructures de transports vétustes, d’une offre en électricité extrêmement faible et un secteur bancaire ne permettant pas le développement de la classe moyenne s’est brutalement effondrée à la fin du premier trimestre 2013. Cette faillite de notre économie s’est caractérisée par de nombreuses destructions d’infrastructures, d’édifices publics et a eu pour conséquence logique la fuite des bailleurs internationaux, des investisseurs privés et l’appauvrissement des centrafricains. Le climat d’insécurité que nous subissons depuis lors a par ailleurs contracté les échanges avec les pays voisins ce qui a eu pour effet de voir le prix des denrées alimentaires et des matériaux de construction s’envoler étranglant un peu le citoyen centrafricain qui avait déjà bien du mal à joindre les deux bouts avant cette crise. Les affrontements et l’insécurité dans les provinces ont accentué un mouvement d’exode rural que nous subissions déjà depuis de nombreuses années avec afflux de réfugiés que nos villes n’ont logiquement pas pu absorber. C’est ainsi que cette récente crise a produit près 1 000 000 de déplacés soit à l’intérieur du pays soit à l’extérieur essentiellement chez nos voisins (Cameroun, Tchad, Congo Brazzaville essentiellement). Le constat est aujourd’hui accablant : tout est à reconstruire sur des bases nouvelles et la République Centrafricaine aura pour cela besoin d’une nouvelle impulsion politique et économique pour se relever.
Après une transition impuissante face aux souffrances de la population, le pays a besoin d’une nouvelle impulsion politique et économique.
Les présentes élections législatives et présidentielles bien qu’imparfaites dans leur organisation et à cause du climat d’insécurité ambiance ont néanmoins eu le mérite de ne pas être organisée par un président sortant et heureusement ont pu se tenir sans que les groupes armés ne mettent en péril le processus démocratique. Le peuple qui a pu s’exprimer avec un taux de participation s’élevant à près de 2/3 des inscrits sur les listes électorales paraît enfin pouvoir entrevoir un retour de la croissance économique grâce à une stabilité politique et sécuritaire retrouvée. L’ordre constitutionnel devrait ainsi permettre aux nouvelles autorités légitimes de mettre en place une politique économique viable et pérenne afin d’améliorer les conditions de vie des populations.
Les prévisions du Fond Monétaire International (FMI) sont d’ailleurs optimistes si l’on en croit le rapport n°14/164 paru en Juin 2014, la deuxième partie de cette étude mettant en lumière un taux de croissance proche de 6% pour les 2 prochaines décennies grâce notamment au retour des personnes déplacées et à une reprise de l’appui des bailleurs de fonds internationaux. Cette hypothèse d’une croissance forte du PIB de l’économie centrafricaine repose sur l’existence d’une sécurité et d’une stabilité politique constantes ainsi que sur la transformation structurelle de l’économie. En effet, cela ne se fera que grâce à une politique économique favorisant l’investissement, l’entreprenariat, la formation professionnelle et s’appuyant sur les atouts de notre pays dont notamment l’agriculture, les activités minières et forestières. Ceci ajouté à l’entretien, la construction de nouvelles infrastructures électriques, de transports devrait permettre la reprise des échanges dans la sous-région et permettra in fine cette baisse des prix qu’attendent avec tant d’impatience nos compatriotes.
Les prévisions en termes d’investissements publics devraient ainsi s’élever à près de 8% du PIB au cours des prochaines années. Cet environnement devrait en outre permettre une hausse des Investissements Directs Etrangers (IDE) dans les secteurs porteurs de notre économie. Rappelons tout de même les trois conditions pointées par le rapport n°14/164 du FMI qui conditionnent l’amélioration de l’économie centrafricaine :
la stabilité politique et sécuritaire constante ;
la transformation structurelle de l’économe ;
la hausse des investissements privés dans les secteurs stratégiques et publics dans les infrastructures
Dans la même logique, la Banque Mondiale dans son rapport intitulé Central African Republic : poverty reduction – strategy annual progress report met en exergue trois conditions sine qua non à la relance de notre économie en RCA :
Restaurer la sécurité, renforcer les efforts de paix et prévenir les conflits ;
Promouvoir la bonne gouvernance et l’État de droit ;
Reconstruire et diversifier l’économie.
Le journal en ligne « Les plumes de la RCA » dans un article du 1 juillet 2014 intitulé RCA : la relance économique est-elle une utopie ou une réalité insiste d’ailleurs sur cette nécessité de diversifier notre économie affirmant ainsi que « le paysage économique du pays est monopolisé par les expatriés qui interviennent dans l’import-export et dans le commerce en général. De plus, ils sont à la fois grossistes et détaillants. En l’absence d’une politique économique clairement affichée, ils caporalisent non seulement le secteur des affaires mais ils influent également sur l’environnement politique du pays. En sus de ce qui précède, il serait souhaitable que le potentiel président de la Centrafrique puisse prévoir une nouvelle politique économique permettant de réglementer et assainir le secteur des affaires. »
En faisant une synthèse des projections du FMI, de la Banque Mondiale et du constat de marasme économique tel que décrit dans la première partie de cet article, il est possible de retenir les points suivants qui seront essentiels pour redynamiser l’économie centrafricaine :
la stabilité politique et sécuritaire ;
la transformation de l’économie via notamment la bonne gouvernance et l’État de droit ;
la hausse des investissements dans les secteurs stratégiques de notre économie et dans la construction d’infrastructures modernes ;
la diversification de l’économie et l’inclusion des centrafricains dans la relance économique.
La paix et le bien-être des populations sont au cœur de la politique économique de Dologuélé.
Pour avoir eu la chance de faire voir la genèse et l’envol de ce jeune parti qu’est l’Union pour le Renouveau Centrafricain(URCA), j’ai pu observer concrètement que son succès d’aujourd’hui n’est pas dû au hasard. Anicet Georges Dologuélé a su en seulement deux ans mettre sur pied un parti qui a pu capitaliser sur la jeunesse, de jeunes cadres spécialisés. En toute humilité, il n’a pas hésité à s’entourer de spécialistes des secteurs les plus importants de notre économie pour écouter avec les membres de son parti les meilleures pistes de développement. Je garderai en mémoire les discussions passionnantes qui ont permis de pouvoir rédiger le projet politique concret articulé autour de quatre piliers étroitement liés. Le candidat de l’URCA y envisage la reconstruction des bases d’une nation en paix, d’un Etat de droit moderne et fort au sein duquel toutes les communautés réconciliées retrouveront le climat d’unité nécessaire, car nous martelait-il « personne ne pourra relever ce pays seul. »
Le premier pilier de son programme de société met ainsi en évidence les priorités :
la nécessaire refondation de nos forces de défense et de sécurité ;
la dotation d’une justice efficace, impartiale et indépendante garante de la réconciliation nationale ;
la rénovation de la fonction publique et le rôle central de l’Etat dans la reconstruction du pays.
Les actions et réformes structurelles nécessaires pour atteindre la stabilité politique et sécuritaire sont donc détaillées dans le pilier n°1 dans lequel on peut relever l’esprit du candidat : « le renforcement de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, la proposition d’une loi qui obligera l’ensemble des hauts dignitaires de l’Etat à déclarer leur patrimoine en prenant et en quittant leur poste. » Conscient que la paix et la stabilité politique et sécuritaire sont les seules gages d’un climat propice aux affaires et à la relance économique, Anicet Dologuélé en a non seulement fait une priorité mais il a également placé l’Etat au cœur de la reconstruction du pays.
Le deuxième pilier fait référence à la construction d’une économie dynamique et intégrée. Il y est question de création de richesse, d’emplois, de formation professionnelle pour créer un contexte favorable aux entrepreneurs et aux investisseurs. La politique économique telle qu’envisagée met en lumière la place centrale que les centrafricains devraient occuper dans l’économie nationale. Le développement de la croissance s’appuiera et mettra en valeur sur les forts potentiels de notre pays que sont notamment l’agriculture, l’exploitation des ressources minérales et forestières. Sont détaillées des réformes clés dans la gestion des finances publiques, des mesures administratives, judiciaires et fiscales incitatives, un secteur financier adapté aux besoins des entreprises. Citons par exemples « la création de zones économiques spéciales (zones franches) qui permettront de relancer la production industrielle » ou encore la promotion «de banques d’investissement, de fonds de garantie, des banques de l’habitat et agricoles ou encore des institutions de micros-finances.» En bon keynésien souhaite que les ménages centrafricains puissent bénéficier des fruits d’une politique de relance et soient les moteurs de l’économie de demain.
Le troisième pilier met en lumière la nécessité de construire des infrastructures modernes pour débloquer les goulets d’étranglement de notre économie. Au cœur des préoccupations du candidat Dologuélé l’électeur pourra constater que les équipements électriques, les infrastructures de transports, les ouvrages d’alimentation en eau potable ou encore les technologies de l’information et de la communication (internet via la fibre optique) sont au cœur d’une politique économique de grands chantiers pour permettre de désenclaver notre économie. Les dépenses d’investissement dans des infrastructures modernes auront ainsi des conséquences directes sur le PIB du pays, sur les prix des denrées alimentaires et des matériaux de construction et entraîneront donc par voie de conséquence l’augmentation du bien-être de nos concitoyens. Par ailleurs, l’économie respirant de nouveau, c’est l’Etat qui pourra alors engranger des revenus pour mener à bien une action sociale de proximité car pour reprendre les termes du candidat Dologuélé « il ne faut jamais oublier que le but ultime de politique doit être d’améliorer le bien-être des populations ».
Le quatrième pilier n°4 et dernier pilier traite des actions sociales de la politique économique de Mr Dologuélé et notamment de la réorganisation du système éducatif centrafricain, de la réforme du système de santé ou encore de l’accessibilité aux logements. L’amélioration des conditions de vie ainsi que de la qualité de la formation nécessaires à la croissance et au bon développement sont largement traités au sein de ce pilier. On a souvent taxé le candidat Dologuélé au cours de cette campagne de candidat des nantis, du patronat par opposition au peuple ou aux ouvriers. Certains n’ont pas hésité à dire que les opinions de ce banquier en matière de politique économique étaient proches de celles de l’ultra-libéralisme et loin des préoccupations quotidiennes de nos compatriotes. C’est en réalité totalement faux. Le candidat Dologuélé toujours insisté sur la nécessité de renforcer l’Etat Centrafricain grâce notamment à une administration moderne au service de la population. Les secteurs stratégiques à vocation d’intérêt général seront protégés et développés via des structures juridiques mixtes avec une dose mesurée d’investissements privés dans le cadre de Partenariats Publics–Privés (PPP). A moyen terme, sa politique économique basée sur l’investissement doit permettre aux centrafricains d’avoir accès à de meilleures conditions de vie via une formation, un emploi ou encore l’accès à des soins de santé de qualité. Plus largement, la politique économique prônée par Anicet Dologuélé permettra via une croissance économique durable d’instaurer dans notre pays un cercle vertueux que l’on peut résumer ainsi :Sécurité et paix → investissements → relance de l’économie → croissance → amélioration du niveau de vie → paix durable.
Dologuélé l’a bien compris, « il n’y aura pas de paix durable en RCA tant que les Centrafricains ne mangeront pas à leur faim. » En effet, quel citoyen prendra les armes s’il a une perspective sociale et professionnelle concrète ? Aucun. Ces pour toutes ces raisons que nous sommes des milliers d’étudiants et de jeunes cadres à s’être engagés derrière lui. J’invite donc l’ensemble de nos compatriotes encore indécis à faire le bon choix pour le renouveau de notre nation et à voter massivement pour Anicet Georges Dologuélé.
A MOLENGE TI BÊ AFRIKA mbï Ounda na âla ti soro djoni gbia ti kiri gon na siriri, ti ténê kodoro ti ye a maï.>
Alexis BAYOKA-DIEKA