C’est parti ! Le 14 Février 2016, le peuple va sortir sa plus belle chemise, son plus joli pagne et cirer sa paire de chaussures qu’il ne sort que lors des grandes occasions. Il va se rendre dans l’école du coin, puis se glisser dans l’isoloir, quelques instants, pour choisir qui de TOUADERA ou DOLOGUELE, il se sent le plus proche politiquement. Il remettra ainsi à son élu du cœur sa destinée pour cinq ans.
Et son choix va être cornélien. Car, les deux méritent d’être là. Mais, comme le dit Jean-Paul Sartre, « Choix et conscience sont une seule et même chose ». Toutefois, suffit-il d’avoir un choix pour être llibre ou heureux ?
Généralement, choisir, c’est opter, donner sa préférence à une chose ou à une personne plutôt qu’à une autre. Se demander si avoir le choix suffit à être libre revient à faire du choix l’essence de la liberté. Tout le problème consiste donc à savoir si on peut déterminer a priori le choix pour que celui-ci garantisse notre liberté : Comment savoir si un choix est une porte de la liberté ou pas ? N’est-ce pas toujours a posteriori qu’on peut juger que tel ou tel choix était bien celui d’un homme libre ? Bref, si le choix n’est pas suffisant pour être libre, n’est-ce pas toujours à lui qu’il faut revenir pour signifier notre liberté ? L’élection du 14 février est un choix de liberté. Mais qui choisir ?
Penseur de la liberté par excellence, Sartre a démontré en reprenant une intuition de Kierkegaard que le choix est la prise de risque. Tout homme est amené pour être libre à faire des choix qui l’engagent totalement sans que la raison puisse par avance certifier que ce choix est le meilleur possible. Nous n’allons pas choisir l’idéal, mais notre choix portera sur celui qui nous présentera un programme rejoignant l’aspiration profonde du peuple. Celui dont l’approche sera empreinte de sincérité et de vérité. Il n’est plus question d’achat de conscience.
On peut donc se risquer à dire que paradoxalement, avoir le choix, est bien in fine le critère de la liberté. Mais pour que ce critère soit suffisant, il faut bien savoir choisir. Ce n’est donc pas naïvement mais par la nécessité de conclure que le choix qu’on va faire, prime sur toute autre considération dans la définition de la liberté. Le choix du 14 février est une porte de la liberté du peuple centrafricain.
C’est là où le choix devient ultime et salutaire. Entre TOUADERA et DOLOGUELE, il y a un choix ultime à faire. Et comme l’un des deux candidats disait pour justifier sa candidature, « les Centrafricains ont besoin de quelqu’un qui les rassure, qui a de l’expérience » dixit Touadéra.
Passi Keruma