Le Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), une faction de l’ex-rébellion de la Séléka, a capturé le week-end dernier et remis aux forces américaines un chef de l’Armée de résistance du seigneur (LRA), le commandant "Sam", a affirmé lundi à l’AFP l’un de ses chefs.
"Nos éléments ont capturé le commandant +Sam+ le week-end dernier dans la localité de Mbangana, dans le nord-est", a déclaré lors d’un entretien téléphonique le commandant Mahamat Déa du FPRC, s’exprimant en sango, la langue nationale centrafricaine.
"Ils nous ont appelés et demandé la conduite à tenir. Nous avons souhaité que les autorités centrafricaines, les Nations unies, soient présentes pour le livrer. Mais un problème de communication a fait que nos hommes l’ont hâtivement remis aux forces américaines", dont un détachement est basé à Obo, localité de l’extrême-est de la Centrafrique, a-t-il poursuivi.
Cette arrestation, qui n’est pour l’instant pas confirmée de source officielle, intervient après une série d’attaques d’hommes de la LRA ces dernières semaines dans les régions de Zémio, Bakouma et Bangassou dans l’est et le nord-est de la Centrafrique. Ces incidents se sont soldés par la mort d’au moins une personne et par plusieurs dizaines d’enlèvements.
L’ex-Séléka avait déjà revendiqué en janvier 2015 l’arrestation de Dominic Ongwen, ancien chef de guerre ougandais de la LRA, qui a comparu le 21 janvier dernier devant la Cour pénale internationale (CPI) pour répondre de 70 chefs d’accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Surnommé la "Fourmi Blanche", Dominic Ongwen était un des commandants de la LRA, menée par Joseph Kony. Selon l’ONU, la LRA a tué plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants d’abord dans le nord de l’Ouganda, puis au gré de son exil dans les pays voisins.
Créée en 1987 avec l’objectif de renverser le président ougandais Yoweri Museveni, elle s’est forgée une effroyable réputation au fil de ses exactions en Ouganda, dans le Soudan du Sud, dans le nord-est de la République démocratique du Congo puis en Centrafrique.
L’état de déliquescence des autorités centrafricaines dans les régions de l’est, soumises aux bandes armées bien avant la chute du président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la Séléka, a facilité la pénétration de la LRA.
Ces zones échappent en grande partie au contrôle des 10.000 Casques bleus présents dans les principales villes du pays.