Avant-propos :
Je dédie cette tribune à Anicet-Georges Dologuélé et à Faustin Archange Touadéra.
En espérant qu’ils ne feront pas la même erreur que moi, en « snobant » la question écologique, que j’ai découverte par la lecture de cet ouvrage. Et que, quel que soit l’élu demain, cette problématique aura une place primordiale dans leur politique sociale.
En effet :
. Quel Pays allons-nous léguer à nos enfants et petits-enfants avant de rejoindre nos pères et nos mères ?
. Quelle nature allons-nous-leur léguer en réalité ? Les infrastructures de béton ne doivent pas se substituer à la nature verte, ce sera la pollution à la chinoise !
1) – Etre de droite, c’est accorder la priorité à la liberté.
- Etre de gauche, c’est accorder la priorité à l’égalité.
- Etre pour l’écologie, qui ? *
De la liberté
C’est est un acquis de grand prix pour l’humanité. Elle a été rendue possible par les luttes des peuples et des générations dans le monde. La liberté est Donc fondamentale. Elle est multiple : la liberté d’opinion, la liberté de circulation pour aller et venir, la liberté d’entreprendre etc…
La liberté d’un fort ou d’un nanti, n’est pas la même chose que celle d’un pauvre ou d’un faible. Le rôle de l’état, est précisément de la réguler dans une société.
Sinon, il va y régner la loi de la jungle. Celle des plus forts, des plus malins, de ceux qui ont un long carnet d’adresses et de longs bras : le passe-droit qui s’exonère d’attendre son tour dans le rang, et qui passe devant tout le monde.
L’intelligence est répartie de manière arbitraire. L’on n’a pas plus de mettre a en disposer. C’est tout simplement une grâce et une chance. Cela n’autorise pas à écraser ceux qui ont moins d’atouts. Au contraire, l’on doit contribuer à leur épanouissement.
Les formes des intelligences sont multiples et variés : l’intelligence de la main pour l’ouvrier, l’intelligence théorique pour le savant et le chercheur, l’intelligence des négoces ou le sens des affaires, l’intelligence artistique pour le musicien, le modéliste etc…
Le dessein de toute entreprise, c’est uniquement de gagner de l’argent. Mais tous les coups sont-ils permis ?
J’avais déjà mentionné que le marqueur du projet de société de A.G. Dologuélé est à droite, cf. : en bas de la page 20 de son Projet de société dans la rubrique, Pilier N°2 Relançons l’économie.
Je m’en vais en faire de même, sur le plan économique, pour le projet de société de F.A. Touadéra.
De l’égalité
C’est l’autre acquis de l’humanité. Celle-là même que prône la Déclaration universelle des Droits de l’homme et du citoyen : « tous les hommes naissent libres et égaux en droit… »
L’égalité tempère la liberté débridée en protégeant les uns contre les autres, dans une société de droit, et vice-versa.
Considérer la société comme un marché où la liberté d’entreprendre y est absolue (l’ultra-libéralisme), est source d’injustice et donc de conflits. C’est là qu’intervient le pouvoir régalien pour réprimer ou freiner certaines ardeurs dues à l’appât des gains.
Qu’adviendra-t-il, dans un pays, si au sommet de l’état, le choix et l’orientation de l’économie sont favorables au plus forts et/ou aux plus nantis ?
Les autres n’ont alors que leurs yeux pour pleurer, ou vivre de l’assistanat ou pire recourir à la violence ou aux vols ou aux banditismes aussi !
Mon opinion est qu’avant de livrer une compétition avec autrui, il faut d’abord se relever et se préparer. Et puis connaître les règles de jeu du monde de l’économie du marché.
Pour cela, un état fort est indispensable pour préparer les jeunes entrepreneurs, surtout protéger les plus vulnérables. Or ceux-ci sont la majorité en RCA .
Les protéger physiquement et économiquement. Sinon, les crédits octroyés au nom de la création de la classe moyenne, ne permettront pas à leurs bénéficiaires, d’émerger socialement. Ils feront très vite faillite pour la plupart Et ce serait du gâchis.
Parce que, pour un pays comme le nôtre où la liberté et l’égalité sont absentes, il faut veiller à la protection des veuves et des orphelins (les soins gratuits, les allocations familiales aux pauvres comme au Rwanda). Pour cela l’état doit avoir les moyens de financer sa politique sociale, et non compter sur la générosité des riches pour aider les pauvres, comme aux USA.
Lutter contre la loi des plus forts (les bandits qui tuent avec des armes et les nantis qui vous affament et qui vous laissent mourir à petit feu ne sont pas différents, ils sont parfois les mêmes d’ailleurs). Combattre ces pseudos hommes d’affaires qui s’allient aux libanais, aux yéménites, aux mauritaniens dans l’arrière-pays pour piller nos diamants et, notre or et notre mercure. Je les voie déjà se ranger derrière M. Dologuélé…
Ce sont des bandits aux cols blancs qui ont causés l’effondrement de l’état.
Donc laisser venir de gros investisseurs en RCA, comme le propose M. A.G. Dologuélé, oui ! Mais à conditions que les ressortissants centrafricains aient la capacité de rivaliser avec eux et de se défendre, et de protéger l’économie nationale, pour que ces étrangers n’influencent pas la politique et son orientation générale, par des chantages… Or actuellement ce n’est pas encore possible…
Une lecture tout aussi attentive du Projet de société de M.F.A. Touadéra enseigne que la recherche d’un équilibre, entre les partenaires public et privé en est le marqueur :
A l’axe 10 de son projet de société, on lit :
« A l’initiative du Gouvernement, le cadre de concertation public, privé et partenaires de développement va être relancé et donner ainsi l’occasion aux parties prenantes d’échanger sur les effets pervers de la crise profonde que le pays a connue dans l’optique de proposer des mesures à prendre à la satisfaction de toutes les parties prenantes (Gouvernement et secteur privé). Ceci dans le but créer un climat de confiance mutuelle entre tous les acteurs du développement du pays, étant attendu que les pertes enregistrées pendant ces derniers évènements sont énormes aussi bien dans le secteur privé que dans l’administration publique. »
En réalité:
Les gens ignorent ou feignent d’ignorer des faits: les êtres humains sont mus par des intérêts et des centres d’intérêts (qualité de vie sur le plan économique et sécuritaire, sinon, ils immigrent pour aller voir ailleurs…). Les formations que nous embrassons à travers nos périples en occident, nous mettent au contact des grands courants de pensée qui marquent ou influencent la vie quotidienne des peuples sur tous les continents: on veut tous la même chose – bien vivre en sécurité et offrir une très bonne éducation à nos enfants pour qu’ils aient un avenir meilleur. Le mot idéologie n’est pas diabolique, et ne doit donc pas effrayer autrui ! Les idéaux et les idéologies déterminent les marchés mondiaux. Il faut les jauger par-delà le bien et le mal (c’est-à-dire sans y associer des connotations religieuses qui influencent énormément la psyché du centrafricain lambda) en paraphrasant Nietzsche.
Les courants idéologiques ne sont pas des tabous. Ils sont à connaître et pour cerner les contours et les conséquences.
Peut-on les adapter ou sont- ils adaptables à tout moment, hors contexte dans tel ou tel autre pays ? Non !
C’est là où se situe le débat en réalité pour le choix d’un Président de la République et de son projet de société.
………………………….
Un bémol :
En réalité, la liberté et l’égalité ne s’excluent pas l’une et l’autre. Il s’agit pour ainsi dire, de priorité pour l’homme politique de droite. En effet, celui-ci estime que la pauvreté ne se partage pas. Ou bien, qu’avant de partager un gâteau, il faut que celui-ci soit suffisamment gros pour que chacun en est une part, et mange à sa faim. Ce qui se conçoit tout à fait. Sauf, que si le possédant n’y est pas contraint, il est tenté de tout garder pour lui. C’est là, que l’état doit intervenir. Les reproches que l’homme de droite fait à l’état, est celui d’encourager l’assistanat, au lieu de privilégier le travail et l’entreprenariat. Le conservatisme ou le progrès ne suffisent donc pas pour résumer l’esprit d’un homme de droite et celui d’un homme de gauche.
Aussi je remercie M. Barthélémy Mandékouzou-Moundjo, toujours attaché à notre Patrie, et chez qui ma dernière tribune avait suscité deux échanges in box. Par ce passage, qu’il a relevé, il m’a permis de nuancer mes propos, et nous permet à tous de mieux appréhender la droite et la gauche.
« Etre de droite : c’est la priorité à la liberté » : François Mitterrand socialiste rejetait non pas la liberté, mais « la liberté du renard libre dans un poulailler libre ». A cause des dégâts : naturellement !
Ce que les antilibéraux traduisent :
« Entre le fort et le faible,
entre le riche et le pauvre,
entre le maître et le serviteur,
c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit » (Henri Lacordaire)
« Etre de gauche, c’est accorder la priorité à l’égalité » : Nicolas Sarkozy ne pourfend que « l’égalitarisme » dans l’égalité parce qu’il confine avec le rejet de l’effort et de la quête de l’excellence et peut ainsi pactiser avec une propension à la facilité, à la médiocrité et à l’assistanat. » Fin de citation.
D’ailleurs dans les grandes démocraties, les nations ne s’y trompent pas. L’alternance droite/gauche leur permet souvent de nuancer les excès de l’une, en votant pour l’autre, apportant ainsi, un air nouveau appelé le « changement ». Notion relative donc !
2) Deux choses sont vitales
Ce sont l’économie nationale et la sécurité nationale du pays. Tout le reste doit se plier à ces deux : tout en découle. Ce sont les deux yeux, ou les deux membres du corps républicain.
Il n’y a pas trente façons pour relancer une économie. Il n’y en a que deux : la relance par les investissements, d’une part (ce que privilégie une option libérale), et la relance par la demande (appelée aussi la relance par la consommation). C’est que défend une option social-démocrate ou sociale-libérale.
Ce qui est bon pour l’économie nationale, l’est aussi pour la sécurité (et réciproquement). Car pour avoir une sécurité de qualité, il faut des moyens financiers conséquents. Et lorsqu’il n’y a pas de sécurité, les investisseurs, ne prennent aucun risque, voilà tout.
Quant à La bonne gouvernance, c’est le seul moyen pour développer un pays avec rectitude et parvenir à l’épanouissement de tous les citoyens. Une méthode pour gagner le respect de tous ses concitoyens et celle de l’opinion internationale, à travers ses représentations diplomatiques qui savent tout sur les mœurs de ceux qui exercent le pouvoir ou qui y aspirent !
L’économie et la sécurité sont deux éléments essentiels de la souveraineté d’une nation.
Plus précisément la souveraineté d’un pays s’étend à :
La défense du territoire, à la défense de la population et à l’économie (plus les infrastructures vitales : hôpitaux, ponts, les centres de décisions et d’entraînements…). Les perdre, c’est perdre son indépendance et se défaire
3) Les arbres aussi pleurent, comme les humains
*L’écologie n’a jamais été ma tasse de thé. Mais la lecture de ce livre, que m’avait prêté une collègue, a failli me faire tomber de ma chaise. Je n’ai pas les qualités pour parler de l’écologie. Mon parent, Claude Y…est mieux placé pour le faire. Mais une chose est désormais certaine, Claude quand tu me parleras d’écologie, je ne t’écouterais plus d’un air amusé…
J’espère que la Centrafrique qui va renaître, ne sacrifiera plus ces arbres plusieurs fois centenaires aux firmes internationales.
J’espère que les arbres, la nature et l’écologie auront une place dans les débats de société en R.C.A.
J’espère que les marchands (es) de kéké wa, penseront à les épargner aussi…
Bibliographie pour aller plus loin :
Savez-vous que les pleurent, comme nous, les vivants ?
Dans le livre bouleversant : « La Vie secrète des arbres » d’Alain PONTOPPIDAN,
Pierre-Emmanuel DEQUEST – Illustrateur
Laurent CORVAISIER – Illustrateur
Les notes sur la quatrième de couverture, en guise de résumé :
« Saviez-vous que le séquoia aime le feu, qu’un platane peut littéralement avaler un panneau de signalisation, qu’un seul magnolia a réussi, au fil des siècles, à former une véritable forêt, que les ronces maternent les petits d’arbres ou que des lianes géantes servent parfois de ponts ?
De la savane aux forêts d’alpages, de la forêt équatoriale aux plaines gelées du Grand Nord, ce livre révèle quelques-uns des étonnants mystères de la nature, fait découvrir les multiples astuces des arbres pour avoir des bébés, atteindre des records de hauteur et de longévité, vivre en compagnie des êtres humains et de toutes les espèces qui composent le merveilleux manteau vivant de la Terre. »
NB : Nos forêts, un immense patrimoine, revoyez tous les contrats forestiers !
Patriotiquement,
Léon Kidjimalé Grant