« Car enfin, de quoi s’agit-il, sinon d’organiser des élections justes et équitables, à l’issue desquelles le vaincu reconnaîtra sa défaite et félicitera le vainqueur, pour que ce pays renoue, enfin, avec la vie » J.B.Placca
Un fauteuil de Président de la République, Chef de l’Etat, et pour le disputer au premier tour, trente candidats furent alignés. A l’arrivée provisoire, deux prétendants au siège, deux personnalités d’incontestable valeur, tous deux, anciens premiers ministres de la RCA sous deux régimes différents : Anicet Georges Dologuélé (AGD) en tête, suivi au second rang, de Faustin Archange Touadera (FAT).
Afin que nul n’ignore, de part et d’autre des deux camps adverses, se retrouvent à ce jour, plus ou moins confondus et rangés en ordre de bataille, vingt-huit(28) perdants, racés et indélicats du premier tour. Tous, sans exception, sont apparemment plus déterminés que jamais, à prendre leur revanche par procuration. Aussi, à ce stade de la compétition électorale, les offres politiques des candidats malheureux – prétendument « vitales » et incontournables -, provoquent au sein des deux écuries de campagne, à cause de leur opportunisme avéré, la troublante et angoissante impression de s’engager avec des « inconnus » aux motivations difficilement maîtrisables et aux aptitudes improbables de « faiseur de roi ». Qu’on le veuille ou non, l’invasion des « corps étrangers », dans le meilleur cas, a pour conséquence d’entraîner un bouleversement de l’ordre antérieur des « structures d’accueil », et dans le pire, de ruiner la « dynamique de groupe », des équipes plus homogènes et plus opérationnelles. D’où la question de savoir si les ralliements et autres accords politiques, doivent tous, être appréciés sans préférence, et affectés indistinctement au crédit des deux candidats ; ou alors, si certaines de ces « ententes cordiales », porteraient en elles, des « germes » insoupçonnables et irréversibles d’une défaite annoncée.
Cela étant, AGD ou FAT, la RCA encore indécise, peut néanmoins s’enorgueillir déjà, de voir venir à travers les visages des deux personnalités en lice, celui lu prochain locataire du palais de la Renaissance. Et pour se prononcer clairement, les Centrafricains sont à nouveau invités à rebattre et à redistribuer librement leur vote. Osons simplement espérer, pour ce coup décisif, que le décompte arithmétique du nombre des voix en faveur de l’un ou l’autre prétendant au siège, traduira incontestablement et strictement, l’expression de la volonté du peuple. Faute de quoi, d’une part l’on entendra – une fois de plus malheureusement-, évoquer fébrilement l’inorganisation « congénitale » et incurable de la monstrueuse ANE (Autorité Nationale des Élections) ; d’autre part, cela amènerait à suspecter paresseusement un « bug électoral » organisé par des ovnis « docteurs ès technologies des fichiers illisibles ».
En dépit des irrégularités éventuelles, souhaitons par-dessus-tout, que du haut de leur omnipotence, les dieux justes et cléments du fleuve Oubangui et des collines de Bas-Oubangui, puissent préserver nos juges de la Cour Constitutionnelle de Transition (CCT), de tous les calculs de probabilité casse-cou, pareils à ceux qu’ils avaient dû résorber, avant de procéder à la validation douteuse et à la timide proclamation, des résultats du premier tour des élections groupées.
A priori, qu’il s’agisse d’une épreuve complexe de vérité ou d’une véritable partie de poker menteur, le jeu électoral de ce second tour de la présidentielle, offre tout d’un système d’équations à inconnus divers et variés.
Vogue la galère, nous n’y pouvons rien, et tout reste donc ouvert !
Un homme, une voix, et dans l’isoloir, chaque Centrafricain saura s’engager devant sa conscience et au nom de tous, afin que disparaissent toutes les causes des malheurs récurrents en RCA, et qu’arrivent enfin l’ère tant attendue du bonheur national partagé.
AGD ou FAT, l’autre n’aura pas encore perdu que l’un a déjà gagné. Et c’est tant mieux. Au bout du compte, ce qui intéresse le peuple, c’est d’avoir surtout un président de la république. Même si plus tard, on devrait renvoyer à la figure de ce peuple – pour s’en féliciter ou s’en moquer -, qu’il a le Chef d’État qu’il mérite ou qu’il s’est choisi !
Que Dieu bénisse la RCA.