“Areva mis en cause par wikileaks pour le traitement de ses employés en Centrafrique”, le 5 février 2016
Exclusivement consacres a la république centrafricaine (RCA), les derniers documents révèles par wikileaks…dessinent a grands traits les relations commerciales entre un état déliquescent, corrompu, et des entreprises étrangères aimantées par les richesses de son sous-sol…
Selon un rapport, non daté et non signé, à en-tête de la présidence centrafricaine, rédigé par un comité composé de représentants de l’administration locale, de délégués du personnel d’Areva et d’un médecin radiologue, « les foreurs, aides foreurs et agents de laboratoire qui sont censés être en contact avec les roches minéralisées en uranium ne disposaient d’aucun moyen de protection, ni n’étaient sensibilisés sur les mesures de radioprotection pendant leurs activités ».
Sur le site de Bakouma, « le traitement des carottes [les échantillons de terre prélevés] se faisait à mains nues et sans aucune protection » et « les employés locaux ne disposaient pas de dosimètre individuel alors qu’ils étaient exposés aux radiations ».
Areva n’aurait donc pris, au préalable, aucune des mesures élémentaires pour protéger ses travailleurs. Une fois sa décision de suspendre ses activités actée, l’entreprise se serait également employée à obstruer le travail du comité chargé d’enquêter sur ces questions.
« Les demandes des dossiers de suivi médical et dosimétrique du personnel sont demeurées sans réponses » et « les données indispensables dont le comité a besoin ont été soit détruites, soit dissimulées par Areva, qui a procédé volontairement au formatage des disques durs de tous les ordinateurs sur le site, au verrouillage du serveur et a emporté toute la documentation existante avant l’arrivée du comité sur le site », peut-on lire dans le rapport…
Aux accusations…Areva rétorque que « les employés du site avaient des tenues de travail adaptées et bénéficiaient de sensibilisations régulières aux enjeux de sécurité », qu’elle avait « mis en place un suivi radiologique des salariés, dont les résultats étaient suivis par le médecin », que « les doses moyennes reçues par les salariés entre 2009 et 2011 étaient largement inférieures à la limite centrafricaine et internationale » et donc qu’« il n’y a pas d’enjeu sanitaire, compte tenu des usages locaux et de la distance entre le site et les zones d’habitat ».