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Le général Mokoko affrontera Denis Sassou Nguesso à la présidentielle 2016 au Congo
Publié le mercredi 10 fevrier 2016  |  Corbeaunews
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© Autre presse par DR
Le général Jean Marie Michel Mokoko ,chef de la Misca
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Le général Jean Mari Michel Mokoko considéré comme un précieux allié du chef d’Etat congolais, Denis Sassou-Nguesso, vient de le quitter. Officiellement, il a rompu le 3 février dernier avec le pouvoir car Il entend briguer la magistrature suprême lors de l’élection présidentielle qui aura lieu le 20 mars prochain, alors qu’il ne s’entendait pas bien avec Sassou depuis un certain temps.
Certes, les deux hommes ne s’entendaient plus depuis un moment, mais c’est désormais officiel pour que le monde sache que le bras droit du chef d’état congolais, le général Jean-Marie Michel Mokoko l’a lâché. Ce célèbre général, Représentant spécial de la présidente de l’Union africaine (UA), chef de mission pour la Centrafrique et l’Afrique centrale, a annoncé, sa démission du cabinet présidentiel, où il était, depuis 2005, conseiller chargé des questions de paix et de sécurité. Une annonce faite dans une lettre adressée à Denis Sassou-Nguesso le 3 février 2016.

Pour quoi le général a pris cette décision?

Le général Mokoko, dans la lettre adressée au chef d’Etat, revient sur le traitement qui lui avait été réservé à la suite d’un entretien accordé à la presse en ligne locale en juillet 2015. En tant que représentant de l’Union Africaine (UA) en République centrafricaine, il avait alors exprimé sa désapprobation à la modification de Constitution par Denis Sassou-Nguesso, au pouvoir depuis plus de trente ans, ouvrant la voie à un nouveau mandat. Cette modification de la loi fondamentale fut votée à 92,96 % par référendum en octobre 2015, lors d’un scrutin entaché de « tricherie » dont les résultats ont été contestés par l’opposition mais aussi par la France et les Etats-Unis pour se maintenir au pouvoir. «Vraisemblablement, cette prise de position de principe n’a pas été appréciée à sa juste valeur prospective », écrit-il au chef de l’Etat. Il a ajouté : «Ce qui se passe depuis lors dans notre pays n’a fait que conforter ma prise de position». Le pouvoir de Brazzaville a mal digéré la prise de position du Chef de mission de l’Union africaine qui a comme seule ambition d’affronter Denis Sassou Nguesso à la prochaine élection présidentielle au Congo, pays où il n’y a pas d’alternance du pouvoir depuis le règne absolu de Sassou. Le général Mokoko avait été convoqué à Brazzaville par le ministre chargé de la défense, Charles Richard Mondjo, qui avait tenté, en vain, de lui faire changer d’avis. Ce que le général qualifie d’« humiliation » dans cette missive. Selon les informations du journal français Le Monde, le général Mokoko avait aussi reçu des menaces d’émissaires du régime et s’était vu retirer sa protection à Bangui en République centrafricaine, assurée par des éléments des forces spéciales congolaises.

Candidat indépendant à la prochaine présidentielle

L’ancien chef d’Etat-major, de 1987 à 1993, jouit toujours d’une certaine popularité au Congo vue sa réputation à travers le pays et sur le continent. En octobre dernier, lors de manifestations d’opposants au changement de Constitution, à Pointe-Noire, la capitale économique du Congo, des banderoles l’appelaient à revenir dans le champ politique pour mettre un terme aux dérives dictatoriales de Denis Sassou-Nguesso. Alors que pouvoir et opposition ont échoué à engager un dialogue, le général Mokoko a un temps songé à se proposer pour assurer une transition politique et apaiser les tensions dans le pays. Nul n’a oublié au Congo le rôle joué par le général Mokoko lors de la conférence nationale de 1991, qui a ouvert la voie au multipartisme. Le général très vénéré par les Congolais avait alors persuadé Denis Sassou-Nguesso de se retirer du pouvoir afin d’éviter le pire au pays. De retour de France où il était en exil, l’ancien premier ministre Pascal Lissouba fonde alors son parti politique, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), et remporte l’élection présidentielle d’août 1992 face à Bernard Kolélas.

De retour au pouvoir conquis par un coup d’Etat militaire cinq ans après le règne de Pascal Lissouba, Denis Sassou-Nguesso se méfiera du général Mokoko, le respecté. Il l’a nommé Conseiller. Il prend le soin de l’éloigner de Brazzaville et de le tenir à l’écart des coulisses d’un pouvoir de plus en plus clanique et dictatorial. En novembre 2013, Denis Sassou Nguesso a désigné ce saint-cyrien Mokoko à la tête de la MISCA, la Mission internationale de Soutien en Centrafrique, devenue aujourd’hui MINUSCA. Pour le compte de l’Union Africaine, le général Mokoko a eu à réaliser de nombreuses missions de résolution de conflit notamment au Mali, en Côte d’Ivoire puis en République centrafricaine. Attaché au devoir de réserve, le général Mokoko est resté en retrait de la vie politique congolaise. Il a néanmoins entretenu ses réseaux dans certains cercles de l’armée de son pays, mais aussi au sein de la société civile congolaise fragilisée par le régime en place. Le futur candidat ambitieux et sans parti politique peut mobiliser avec son statut de candidat indépendant ses soutiens dans toute la couche sociale congolaise et se faire une place au sein d’une opposition divisée, sans candidature unique et en mal de leader. Aujourd’hui, le général Jean-Marie Michel Mokoko se présente comme celui qui incarne un leadership, de par son expérience et son charisme, à pouvoir réunir tout le peuple congolais autour de sa candidature pour bâtir un Congo démocratique et prospect. Ce qui fait régner la peur dans le cercle du président au pouvoir depuis une trentaine d’année sans une alternance.


Bangui, Eric NGABA Pour CNC
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