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Un peuple – une république- un président – partie 2: Faustin Archange Touadera, l’énigme du sphinx
Publié le jeudi 11 fevrier 2016  |  Les Plumes de RCA
Faustin
© Autre presse par DR
Faustin Archange Touadera
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« Pour gagner, il faut remporter la bataille de l’opinion »
J.F.Pelhizon

En Centrafrique, la campagne électorale bat son plein. Du coup, parler et débattre librement des deux candidats du second et dernier tour de la présidentielle, chefs d’Etat potentiels, devient en soi, un exercice démocratique particulièrement honorable. Parlons donc de tout, et disons surtout du bien de nos preux « chevaliers de la légion d’honneur ».

Alors, que faut-il convenir et retenir de Faustin Archange Touadera (FAT) qui, à l’issue du premier tour de la présidentielle, a prodigieusement réussi parmi trente prétendants au siège, à s’imposer respectablement comme le challenger redoutable du second tour ?

Tout bien considéré, le professeur FAT, ce candidat que l’on n’a pas vu venir, n’était certainement pas de ceux qu’on attendait le plus, et c’est le moins qu’on puisse dire. Aussi, lorsque les premiers dépouillements ont commencé et que FAT est sorti du fond des urnes pour commencer à s’imposer, l’on a entendu également s’ébranler les pilotes de la « Formule 1 des supputations absurdes et fallacieuses », la seule compétition qui, si elle était reconnue au niveau internationale, aurait permis sans nul doute aux Centrafricains, d’acquérir une reconnaissance et une respectabilité mondiale.

Remarquez !
Pendant que certains rêveurs voyaient sérieusement dans l’ascension fulgurante de FAT une farce destinée à calmer les agitations et prétentions des fameux favoris et autres « poids lourds » dont on ne sait sur quels critères ils ont été ainsi définis ; d’autres compatriotes se gargarisaient déjà à l’idée « d’un coup KO » du sphinx avant même que la Cour Constitutionnelle ne soit « OK » ; tandis que la frange de ceux qui n’y voyaient que du feu, maudissait, vilipendait et se révoltait contre les « équations mathématiques illisibles d’une technologie électorale orientée », ainsi que des OVNI ( Objets Votants Non Identifiés) qui auraient été parachutés pour se mettre au service de la victoire de FAT ! Et tutti quanti…

Mais tenez donc !
Contre qui pensez-vous objectivement que s’était réuni précipitamment la vingtaine de candidats déprimés ? Ceux qui en fait voulaient tenter un « coup d’état » contre le peuple, en osant une tentative politique honteuse d’arrêt brutal d’un processus électoral, pour lequel les Centrafricains ont versé sang et sueur ? Qui visaient et suspectaient-ils ? Que soupçonnait-on ?

Voilà donc pourquoi, quand, avant même l’arrêt de la Cour Constitutionnelle de Transition (CCT), l’on a vu curieusement cette engeance en déshérence, se précipiter en masse pour aller faire allégeance à FAT, les mains nous en sont tombées ! En fin de compte, il ne reste plus qu’à se demander si les leaders de cette classe politique atteinte, sont vraiment sérieux et fiers d’eux-mêmes. Seraient-ils opportunistes jusqu’au suicide et à en perdre la raison ?
Mais acceptons et disons simplement pour le coup, « à tout péché miséricorde ». Il s’agissait a posteriori pour ces mauvais perdants, de se faire pardonner avant qu’il ne soit tard, par FAT, potentiel prochain Président de la RCA, dont l’avance invraisemblable lors des résultats partiels, avait déclenché chez eux une profonde amertume et un prurit frénétique.

Quoiqu’il en soit, par rapport à l’ensemble des résultats définitifs du premier tour, l’on conviendra qu’un grand mystère reste à élucider, des incertitudes continuent de planer, et un profond malaise survit et demeure. Puisse un jour, l’Histoire ennemie du mensonge, se charger de dire toute la vérité.

En attendant, j’entends crier « allons seulement » ! Gardons donc silence, de peur d’offenser les « dieux » !

A la vérité, FAT serait passé au premier tour, que cela n’aurait pas visiblement soulevé un véritable tollé en Centrafrique. Pas seulement parce que les Centrafricains tiennent à finir avec leurs vieux démons et ouvrir une nouvelle page de leur histoire politique, mais encore et surtout, compte tenu de la personnalité apparemment très consensuelle de l’homme.

Avoir passé cinq années de primature sous le régime de Bozizé,sans que les Centrafricains ne vous trouvent véritablement des défaillances graves ou ne vous mettent sur le dos des crimes que vous n’avez pas commis, il faut le faire !

Quant au bilan de FAT, à force d’être discuté et disputé, il serait devenu au final très mitigé. Qu’il s’agisse de la bancarisation des salaires des fonctionnaires ou du règlement régulier de ceux-ci, l’on a pu noter que Bozizé qui détenait les clés de la caisse du trésor public, et Dologuélé le prédécesseur de FAT à la primature, semblent avoir des arguments solides de contradiction.

Et puisque nous parlons de Bozizé, saisissons donc l’opportunité pour évoquer les relations de son parti, le KNK, avec celui qui en fut le ou l’un des vices présidents, avant d’être « débarqué », disons, pour crime de lèse majesté, indiscipline notoire et « crime d’ambition » présidentielle.
En effet, c’est peu dire que de se limiter à constater simplement que le « parti travailliste » est finalement divisé entre FAT et AGD, les deux candidats du second tour. Ce qu’il aurait été plus intéressant de détenir, ce sont des données chiffrées relatives aux intentions de vote des militants de ce parti. Aussi, sans aller vite en besogne, et toutes proportions gardées, l’on peut péremptoirement concéder que KNK étant le « bien » de Bozizé, et en vertu de la discipline de parti, le chef qui a donné des consignes de vote en faveur du candidat AGD devrait et serait suivi par la base. Mais des militants « indociles » ou « affranchis », le monde en a toujours connu, et donc la RCA aussi. Tout cela peut sembler n’être qu’une simple vue de l’esprit ou parfaites supputations d’étudiant, je l’admets.

En revanche, s’agissant des élections de manière générale, il faut admettre que celles-ci ne peuvent en vérité se remporter sans une « machine électorale » structurée surtout pas sans le « nerf de la guerre ». Aussi, l’on aurait aimé savoir par quel miracle, l’homme du peuple, l’homme si modeste que l’on a vu battre la campagne du premier tour avec les moyens du bord, l’homme que son honnêteté a su protéger de la fortune et des biens mal acquis, l’homme qui n’est pas de la race de ceux qui acceptent des « crédits politiques » ou concèdent des hypothèques pour une campagne électorale, comment cet homme-là, FAT, arrivera-t-il à couvrir toutes les dépenses – Dieu seul sait à combien elles peuvent s’élever – , que nécessite une bataille de cette taille !

Et c’est peut-être là, le talon d’Achille du camp Touadera. Et quand bien même l’on voudrait faire confiance au professeur des mathématiques, expert en résolution des systèmes d’équations complexes, raisonnablement, deux facteurs posent problèmes : le temps et les hommes

Le temps : car par expérience, rien de tout ce qui est grand, sérieux, durable et « beau », ne peut se concevoir, se négocier et s’appliquer, fut-il en politique, avec une précipitation qui contraint et confine à l’amateurisme ;

Les hommes : bien malin qui peut très honnêtement affirmer avoir vu le professeur en campagne du premier tour, entouré d’une équipe conséquente. Cela ne l’a pas empêché de gagner son pari, on le sait. Mais les donnes changent fondamentalement au stade du second tour. Et ce n’est certainement pas les « ralliés » opportunistes et calculateurs qui viendront mettre franchement les mains à la poche et mettre en place une structure opérationnelle au service de la victoire du seul Professeur.

Sans se mentir les uns aux autres, reconnaissons que si la RCA notre pays, en est aujourd’hui à organiser des élections approximatives après des années d’une descente aux enfers marquée par des milliers de pertes en vies humaines, et des destructions indénombrables, cela reste en grande partie, le fait de l’avidité éhontée et de la cupidité de l’avare, d’une classe politique, dont les « dignitaires » se retrouvent malheureusement et « significativement » autour de FAT. On aurait dit qu’ils sont bien décidés une fois de plus, à « apprivoiser » le candidat-président dans un dessein inavoué, de lancer une future « OPA hostile » sur la RCA.

Mais qu’à cela ne tienne, une fois de plus, un centrafricain, une voix ! Et la voix d’un candidat malheureux, d’un ministre ou d’un leader de parti politique, ne vaut pas plus chère que celle du dernier survivant des « ndris » ou du « béka » des forêts lobayennes.

Dans l’isoloir, chaque centrafricain est responsable du destin de tous les Centrafricains.

En définitive, pour le dire franchement, si un miracle s’est produit en faveur du Professeur Faustin Archange Touadera au premier tour de la présidentielle, qu’est ce qui empêcherait un autre de se produire une seconde fois ?

C’est là l’énigme du sphinx.

Que Dieu bénisse la RCA
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