« Si je perds je ne perds rien ! Si je gagne, je gagne tout ! » Blaise Pascal
En Centrafrique, la campagne électorale bat son plein. Du coup, parler et débattre librement des deux candidats du second et dernier tour de la présidentielle, chefs d’Etat potentiels, devient en soi, un exercice démocratique particulièrement honorable. Parlons donc de tout, et disons surtout du bien de nos preux « chevaliers de la légion d’honneur ». Car, à ne se concentrer rien que sur des dénonciations calomnieuses qui tournent aux « raclures de caniveau » – comme dirait le professeur Akandji-Kombé -, la campagne électorale présente, risque de créer une atmosphère totalement fétide, irrespirable et insupportable, tant pour ses acteurs que les électeurs centrafricains. A ne point ignorer, toute cabale de dénigrement et de diffamation gratuite, finit tôt ou tard – effet boomerang assuré -, à nuire en retour, à tous ses inspirateurs, auteurs et complices, ainsi que rabatteurs d’abjections sans nom.
Mettons les choses au clair, parlons de Georges Anicet Dologuélé – AGD.
Depuis l’ouverture initiale de la présente campagne présidentielle qui se poursuit, aucun homme politique – à une exception près -, n’aura essuyé autant de manifestations de médisance, d’intolérance et de malveillance que ce candidat-président. Jusqu’à la nausée, les Centrafricains ont été « gavés de mensonges et gonflés de pestilences ». Et quand bien même aurait-on voulu faire croire que tout cela participe du jeu électoral, on n’en serait pas quitte d’être tombé si bas.
Certes, dans un pays où l’infortune devient une convention bien établie, et où la souffrance collective s’impose comme la norme, il va de soi que la pauvreté de masse, passe pour une vertu supérieure. A contrario, le refus de se résigner au misérabilisme ambiant, la ferme volonté de lutter pour s’élever soi-même, et arriver à tirer vers le haut la grande majorité des Centrafricains, apparaît systématiquement, sinon comme un vice, du moins, une impertinence généralement mal acceptée, mal vécue et mal digérée. Georges Anicet Dologuélé, disons-le ainsi, pour avoir réussi sa vie personnelle dans toutes ses dimensions, en sait aujourd’hui apparemment ce qu’il lui en coûte.
Mais aux détracteurs de tous les bords, posons cette seule question : la Cour Constitutionnelle de Transition (CCT), elle qui, une première fois, a retenu le dossier de candidature d’AGD – conformément à tous les prérequis et autres critères légaux prédéfinis -, et une seconde fois, a validé son premier rang au premier tour des élections, aurait-il ainsi commis une impardonnable méprise ? Si tel est le cas, que cette CCT soit reconnue coupable du triple crime – au minimum -, contre le peuple centrafricain, contre l’institution présidentielle et de haute trahison. C’est donc à la CCT qu’il convient de s’adresser, qu’il faut dénoncer et condamner, au risque de voir presque toutes les 30 candidatures initiales à la présidentielle, être invalidées a posteriori, ou se réduire comme peau de chagrin. La RCA serait-elle prête à faire cette grande cure politique nationale?
Allons seulement ai-je plusieurs fois entendu dire et répéter
Tous les comptes faits, il convient de remarquer qu’à l’inverse de son objectif destructif et subversif, l’acharnement aux relents haineux dont AGD aura fait ou continue de faire l’objet, convoque paradoxalement toutes les intelligences à la réflexion. Au final, aucune des attaques en règle contre l’homme, ne résiste nullement à l’analyse fine et à la critique objective.
Au fond, pour peu que l’on veuille s’intéresser au programme et aux divers engagements de ce candidat, – après exploration de ce qui transparaît de sa personnalité -, l’on retient en substance, que le pacte républicain autant que le contrat de confiance qu’Anicet Georges Dologuélé entend conclure avec le peuple centrafricain, priveraient à coup sûr, la vielle petite bourgeoisie politique centrafricaine, rentière et apathique, de son petit nid douillet et de son sommeil confortable. Or, cette classe de briscards au cuir épais qui refuse d’opérer sa propre métamorphose, ne rêve en même temps, que de maintenir le statu quo ante, de pérenniser ses acquis et privilèges, tout en empêchant l’éclosion d’une génération de jeunes politiques visionnaires, ayant pour principal souci, d’offrir un visage nouveau à une Centrafrique recomposée.
A ce jour, au lieu d’apparaître effectivement comme l’oppresseur du peuple que l’on veut à tout prix faire croire, Anicet Georges Dologuélé, contre qui se nouent tous azimuts des alliances dissonantes, s’érigent ici un front, là une coalition – que de vocables guerrières !-, émerge extraordinairement. Tel un opprimé qui refuse de se résigner. Le peuple centrafricain lui-même, qui aura vécu ces dernières années dans la résistance quasi permanente à l’oppression, se reconnaîtra-t-il peut-être en ce fils du pays qui force l’admiration. Car sans se laisser distraire par des contingences politiciennes au point de verser dans un manichéisme rebutant, AGD ne travaillerait qu’à une chose, une seule, juste et nécessaire : le redressement de la RCA et son retour à la normalité constitutionnelle.
Et c’est justement pour cela que le candidat Dologuélé, comme tout être normal doué de qualités et de défauts, d’intelligence et de raison, ne devrait pas non plus, balayer d’un revers de la main, toutes les critiques constructives ainsi que les mises en garde sincères, qui lui sont adressées. Il en est ainsi de sa proximité vraie ou supposée avec un certain milieu d’affaire centrafricain, animé par des opérateurs économiques qui auraient de « gentils petits contentieux financiers » latents, au niveau de l’administration fiscale nationale. Le moment venu, il conviendrait de tirer au clair toutes ces supputations dignes de « Eloge de la calomnie du Barbier de Séville de Beaumarchais ». Un chef d’Etat, faudra-t-il s’en souvenir, n’a d’amis que les intérêts du peuple dont il est le garant du bien être intégral.
Quant à l’alliance électorale conclut avec le KNK du père Bozizé, peut-être ne faille-t-il pas aller trop vite en besogne, au point de raisonner juridiquement ou judiciairement, ce qui après tout, ne reste qu’un accord politique, avec ce que le mot politique laisse sous-entendre de jeu d’intérêts. A ce sujet, j’écrivais déjà quelque part les lignes suivantes :
« …ne faudrait-il pas souligner avec force – et ce n’est guère faire insulte à qui que ce soit -, que François Bozizé, Général de l’armée centrafricaine, ancien Chef d’Etat et père d’une grande famille, âgé bientôt de 70 ans, mériterait – quelque soit le sort qui lui sera réservé -, un traitement digne de son rang et du poids des années ? Tout compte fait, la vraie question ne reste-t-il pas de savoir, quelles réponses concrètes, apporter à toutes les victimes des crimes, viols et pillages de ces dernières années en RCA ? » . Dont acte.
En effet, si j’avais un seul conseil à donner au candidat AGD et probable futur Président de la RCA, je lui rappellerais très volontiers ces lignes du très brillant chroniqueur Jean Baptiste Placca de RFI: « Il est des circonstances qui imposent de ne pas craindre de déplaire, de ne pas chercher à complaire, de ne pas se taire, lorsque ce qui est en cause relève du devenir d’un peuple. Le devoir sacré, ici, impose de mettre de côté ses sympathies, ses amitiés, ses intérêts personnels, bref, toutes les avidités éhontées, pour parler librement de démocratie, de transparence, de crédibilité.»
Du coup, à considérer et analyser autrement et froidement les choses, tout ce que l’on semble malicieusement vouloir mettre au discrédit de AGD, se retrouverait verser à son crédit politique. Au candidat banquier professionnel, une fois aux affaires, d’arriver à faire tous les placements et investissements idoines, bénéfiques et rentables, qu’espèrent et attendent de lui, la Centrafrique et les Centrafricains. Comme le disait si joliment l’auteur irlandais Oscar Wilde, « chaque saint a un passé et chaque pécheur un avenir». Il en est de même pour un pays. La RCA a eu droit à la longue nuit de ses démons destructeurs. Arrive le moment pour elle de s’ouvrir à ses « saints anges » bâtisseurs d’avenir. Et c’est de cet Avenir, d’un Avenir radieux, de l’Avenir non négociable de la RCA, dont il faut parler ! En somme, mesdames et messieurs, chers compatriotes, il s’agit de construire aujourd’hui « quelque chose grâce à quoi ce peuple de transplantés s’enracine, boutonne, s’épanouisse, lançant à la face du monde les parfums, les fruits de la floraison » ! (Aimé Césaire – La tragédie du roi Christophe)
Tout bien considéré, il apparaît que sous sa bonhomie naturelle, sa nonchalance feinte et sa fausse pusillanimité, se cacherait en la personnalité de Georges Anicet Dologuélé, un redoutable stratège, un fin tacticien et un homme d’une intransigeance éclairée. Tenez ! N’aurait-il pas catégoriquement refusé, paraît-t-il, de « brader » le poste de premier ministre et de monnayer des avantages politiques préjudiciables à la République, contre des ralliements de connivence ou de circonstance qui lui aurait assuré – et encore ! -, une victoire certaine ?
Par ailleurs, à peine trois ans après sa consolidation, l’URCA et son président, pour leur coup d’essai, viennent d’asséner un vrai coup de maître. Ce parti politique et ses dirigeants, malgré leurs faiblesses – somme toute inhérentes à toute organisation humaine -, sont aujourd’hui en train de faire la preuve de toute leur force et de leur potentiel politique. Alors, ne faille-t-il point les pousser à mettre ces ressources au service du développement de la RCA ?
Enfin, l’expérience désormais acquise de l’URCA, conjuguée à la relative jeunesse et au dynamisme de son Président , incitent à croire et à espérer. Quoiqu’il en soit, Anicet Georges Dologuélé, aura réussi son pari, un pari invincible. Désormais, il peut fièrement dire comme le ferait Blaise Pascal le philosophe:
« Si je perds, je ne perds rien ! Si je gagne, je gagne tout !»
Souhaitons plutôt à AGD, au nom de la rupture et du changement, de ne rien lâcher, ne rien perdre, et surtout, de ne pas se décourager, mais au contraire, de tout gagner pour la Centrafrique, rien que la Centrafrique et toute la Centrafrique!
Et que Dieu Bénisse la RCA
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PARTIE 1: QUE NOUS RÉSERVE LE SECOND TOUR DE LA PRÉSIDENTIELLE CENTRAFRICAINE ?
Guy José KOSSA
GJK Levillageois
Élève Certifié de l’Enseignement
Primaire,Tropicale et Indigène (CEP-TI)
Écrivain Public du Village Guitilitimö