L'armée ougandaise a indiqué jeudi qu'elle détenait Okot Odek, un des principaux commandants du groupe rebelle de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) capturé en Centrafrique la semaine dernière et qui sera prochainement rapatrié en Ouganda.
Okot George Odek, ancien haut responsable de la sanguinaire rébellion ougandaise, avait été capturé le 6 février par une faction de l'ex-rébellion centrafricaine Séléka, puis remis aux forces américaines qui collaborent avec l'Ouganda pour traquer la LRA.
"Il s'est rendu à la Séléka et ils nous l'ont remis," a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée ougandaise, Paddy Ankunda, alors que les anciens rebelles centrafricains affirment avoir capturé le chef de guerre.
"Des dispositions ont été prises avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour le ramener en Ouganda très bientôt", a ajouté M. Ankunda.
Il n'a pas été précisé si M. Odek serait jugé ou gracié.
Plus de 12.000 anciens combattants de la LRA ont bénéficié d'une amnistie destinée à encourager les rebelles en fuite à se rendre.
L'ex-Séléka avait déjà revendiqué en janvier 2015 l'arrestation de Dominic Ongwen, ancien responsable de la LRA, qui a comparu le 21 janvier devant la Cour pénale internationale (CPI) pour répondre de 70 chefs d'accusations de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Odek était l'un des proches de Joseph Kony, le dirigeant de la LRA. Il avait été enlevé enfant par la rébellion dans le district de Gulu (nord), une pratique coutumière de la LRA. Il était devenu lieutenant-colonel à la tête d'unités d'une cinquantaine de combattants qui menaient des attaques dans le nord-est de la République démocratique du Congo.
Sa capture pourrait représenter pour la LRA une perte plus importante que celle de Dominic Ongwen.
Selon l'ONU, la LRA a tué plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants d'abord dans le nord de l'Ouganda, puis au gré de son exil dans les pays voisins.
Créée en 1987 avec l'objectif de renverser le président ougandais Yoweri Museveni, elle s'est forgée une effroyable réputation au fil de ses exactions en Ouganda, au Soudan du Sud, dans le nord-est de la RDC puis en Centrafrique.
Joseph Kony, qui prétend avoir des pouvoirs mystico-religieux, serait lui-même réfugié dans l'enclave de Kafia Kingi, contrôlée par le Soudan, à la frontière avec le Soudan du Sud et la Centrafrique.