Quoi après l’élection présidentielle, c’est la question cruciale que devraient se poser les centrafricains et à laquelle ils devraient chercher à trouver une réponse adéquate, pour ne pas se voir demain « dépouillés » du contenu de leur vote, et de la volonté clairement exprimée de mettre un terme aux méthodes qui nous ont valu les misères inqualifiables que nous continuons d’essuyer.
Au moment où des candidats battus à l’élection présidentielle sillonnent les provinces du pays en compagnie des deux élus du second tour pour battre campagne à leurs côtés afin d’assurer la victoire finale, au moment où des éléments de la diaspora centrafricaine de partout vident leur compte en banque pour se payer un « billet d’avion aller » au pays afin d’être sur le terrain pour mener la campagne de positionnement et espérer voir le soleil briller sur leur chemin, il convient de se féliciter de ces deux mouvements, qui ne peuvent être que salutaires pour le pays, à condition qu’ils soient exploités au bénéfice réel du pays, et non à la simple satisfaction des intérêts des « campagnards » circonstanciels.
Le mandat du prochain Président élu sera le mandat d’une vraie transition démocratique, qui durera bien cinq années. Ce sera donc un mandat de mission dont les axes sont connus des centrafricains car ils se résument à la restauration de l’autorité de l’État, à la concrétisation du retour durable de la paix et de la sécurité, au désenclavement des provinces, à la décentralisation des services publics de santé, d’éducation et de sécurité, à la lutte contre la corruption, les détournements des deniers publics, à l’impunité et à l’emploi des jeunes.
C’est dire qu’au vu des deux mouvements précités, le futur Président court le risque d’être tenté de former un gouvernement d’union nationale, où il faudra faire plaisir à toutes les sensibilités politiques ayant appuyé la campagne présidentielle du second tour, et à tous ces ralliés présents sur le terrain, pour la simple raison qu’ils ont su réagir au moment où il fallait.
Le CENTRAFRIQUE ne peut plus se payer le luxe d’une politique aléatoire qui le remettrait sur le chemin battu de la mauvaise gouvernance. Il est temps de laisser la place à une politique novatrice, faite d’idées et d’hommes nouveaux venant des horizons de toutes les compétences, en tenant compte de la répartition géographique pour établir un équilibre judicieux.
Il faudra donc mettre en place un gouvernement compétent et cohérent, avec des nouvelles têtes, une équipe capable d’avoir un cap bien précis et de suivre l’évolution de son action au cours du mandat présidentiel, en dépit des quelques aménagements qui pourraient survenir le long du parcours.
Les gouvernements d’union nationale ont à maintes reprises, fait la preuve de leur inefficacité car chacun, en voulant tirer la couverture à soi, n’a jamais permis à l’ensemble d’avancer de manière homogène, pour permettre au pays d’assurer un développement conséquent.
Dans cette nouveauté incontournable, si le pays a besoin de nouvelles têtes, il va de soi que les hommes d’expériences positives seront nécessaires, pour aider de leurs conseils les responsables politiques et administratifs dans la résolution des questions délicates pour la gestion des affaires publiques.
La rupture d’avec les méthodes anciennes et le changement étant l’expression du vœu des centrafricains, le Président élu ne devra pas flancher devant la pression des forces politiques enracinées dans le pays, pour obéir à leur volonté et reconduire avec la simplicité la plus ridicule, des hommes qui ont cuisiné dans des casseroles que le peuple connaît bien et à partir desquelles il ne voudrait plus voir des repas immangeables lui être servis.
Ce n’est donc pas un gouvernement de revenants que le peuple veut voir demain aux commandes de la nation, mais un gouvernement de têtes nouvelles, avec des compétences affirmées, pour assurer une vraie rupture et un changement profitable à tous.
Le Pape venait de fouler de ses pieds le sol de ce pays, pour que Dieu le bénisse.
Adolphe PAKOUA