Le 14 février 2016, journée électorale en Centrafrique où près de 2 millions d’électeurs sont rappelés pour départager Anicet George Dologuelé et Faustin Archange Touadéra qui briquent la présidence de la République afin de Remplacer Catherine Samba-Panza qui dirige le pays depuis le 23 janvier 2014. En dehors du duel des deux anciens premiers ministres, se sont tenues le 1er tour des législatives après l’annulation de celles du 30 décembre 2015.
L’organisation de ce double scrutin du 14 février, a été améliorée par rapport à celle du 30 décembre. De l’avis de nombreux observateurs, les problèmes de déploiement des matériels et celui de la formation des membres de bureaux ont été résolus un peu partout sur le territoire national. De manière globale, aucun incident majeur n’a été signalé à travers le pays en dehors de certaines tentatives de fraudes très vite détectées dans le 5ème arrondissement de Bangui ainsi dans quelques villes de provinces. Il faut souligner que même dans les villes sous contrôle des Antibalaka ou des ex-Séléka, les scrutins ont eu lieu globalement dans de conditions acceptables.
Ces aspects positifs ne sauraient étouffer quelques manquements qui ont créé la tension dans certains bureaux de vote. Pendant ce double scrutin, il y a eu persistance des omissions sur les listes électorales l’Autorité Nationale des Elections n’a pas pu d’un coté inscrire sur les listes, les Centrafricains bien qu’inscrits, n’avaient pas eu leurs noms sur les listes électorales au premier tour mais qui avaient été autorisés à voter avec leurs récépissés. De l’autre, il y a une seconde catégorie d’électeurs à qui les cartes n’ont pas été délivrées mais à qui les membres de certains bureaux de vote ont interdit de voter.
La participation à la mi-journée qui était faible dans plusieurs bureaux de vote et villes de la RCA, n’a pas beaucoup évolué dans la soirée. De nombreux présidents de démembrements de l’Autorité Sous préfectorale des Elections ont confirmé la baisse du niveau de participation à ces élections du 14 février 2016.
Aux élections du 30 décembre 2015, le taux de participation était de 73% selon l’Autorité Nationale des Elections. Pour ces échéances du 14 février 2016, une baisse sensible est attendue. Certains observateurs estiment qu’il sera difficile d’atteindre les 50% de taux de participation à travers le pays. Si cette estimation se confirme, le vainqueur de ce double scrutin sera l’abstention.
L’article 96 nouveau du code électoral exige des démembrements, le transfert des données à l’Autorité Nationale des Elections dans les 72 heures.
Les résultats provisoires de ces scrutins sont attendus, conformément au code électoral, dans les sept jours qui suivent, c’est-à-dire d’ici le 21 février 2016. La cour constitutionnelle de transition publiera les résultats définitifs dans un délai de 15 jours à compte de la date de la publication provisoire, après avoir vidé les contentieux. Vraisemblablement, le nouveau président de la République pourrait etre connu d’ici le 07 avril 2016.