En Centrafrique, le 2nd tour de la présidentielle est censé mettre fin à des violences qui règnent dans le pays depuis 2013. Mais bon nombre d'électeurs ne trouvent pas leurs noms sur les listes dans les bureaux de vote.
Depuis le petit matin de ce dimanche, les Centrafricains sont appelés d’aller aux urnes pour élire leur nouveau président. Ils ont le choix entre les deux anciens Premiers ministres Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra. Les deux étaient arrivés premier et deuxième lors du premier tour fin décembre 2015. En même temps, les quelque deux millions électeurs doivent voter pour la nouvelle assemblée nationale.
Pour ce second tour à pronostic difficile et incertain, les deux candidats à la présidentielle ont reçu des soutiens à degrés différents. Anicet Georges Dologuélé, premier de la course, a reçu moins de soutien que son rival, mais a eu la chance d’obtenir le plus influent soutien, celui de Désiré Kolingba (arrivé troisième le 30 décembre) de le rejoindre – ce qui était loin d’être acquis. Ajouter à cela celui du KNK, le parti de l’ancien président François Bozizé, renversé en 2013, lequel lui a apporté son soutien juste avant le premier tour (même si c’est en partie car une partie du KNK s’est ralliée à Touadéra). Il a enfin obtenu le ralliement de Sylvain Patassé, un autre candidat à la présidentielle, puis de nombreux hommes d’affaires.
Faustin Archange Touadéra: Ses soutiens politiques sont une partie du KNK de l’ancien président Bozizé. Il a également obtenu le ralliement du grand perdant du premier tour, Martin Ziguélé, et de l’ancien ministre Karim Meckassoua. Ensuite, il y’a eu 18 candidats, tous originaires du Sud, qui lui ont apporté leur soutien, dont Jean-Serge Bokassa. Il demeure jusque-là la plus grande surprise de ce scrutin.
Beaucoup d'espoir que la paix revienne
L’élection est censée mettre fin à trois ans de violences et de crise politiques : en mars 2013, l’ancien président François Bozizé avait été renversé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, avec leur chef Michel Djotodia. Sous la présidence de transition de ce dernier, le pays a vécu des mois de violences qui ont culminé en décembre 2013 par des massacres à grande échelle entre musulmans et chrétiens et le déplacement de centaines de milliers de personnes.
Pour la présidente de l'Autorité nationale des élections (ANE), Marie Madeleine N'Kouet Hoornaert, "dans l'ensemble ça se déroule très bien, sauf quelques soucis dans certains bureaux de vote" de province et de Bangui où les électeurs se plaignent d'avoir été refoulés car contrairement au 1er tour, le seul récépissé ne suffit plus, il faut être inscrit sur les listes et présenter une pièce d'identité. Un des correspondants de la DW a confirmé que beaucoup d’électeurs cherchaient en vain leurs noms sur les listes électorales.
Peu d'affluence dans les bureaux de vote
L’optimisme de la présidente de l’ANE n’est pas partagé par certains candidats aux élections législatives. Comme, c’est le cas de Bertin Béa, le secrétaire général du KNK, le parti du président déchu, François Bozizé. Bertin Béa est candidat de son parti Bouali, ville située à une centaine de kilomètres de Bangui, la capitale.
Par rapport au premier tour, l’affluence des électeurs a été faible, comme le confirme le président du MDREC, Mouvement Démocratique pour la Renaissance et l'Evolution de Centrafrique, Joseph Bendounga.
L’élection est censée mettre fin à trois ans de violences et de crise politiques en République centrafricaine (RCA): en mars 2013, l’ancien président François Bozizé avait été renversé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, avec leur chef, Michel Djotodia. Sous la présidence de transition de ce dernier, le pays a vécu des mois de violences qui ont culminés en décembre 2013 par des massacres à grande échelle entre musulmans et chrétiens et le déplacement de centaines de milliers de personnes.
L'opération militaire française Sangaris, qui a chassé la Séléka du pouvoir, et la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) tentent depuis de ramener le calme dans le pays, un des plus pauvres du monde. Les deux missions de paix sont mobilisées pour assurer la sécurité du vote, notamment dans le quartier musulman du PK5, afin d'éviter toute provocation.
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