Quatre enfants vivant dans un camp de déplacés en République centrafricaine auraient fait l’objet d’abus sexuels de la part des Casques bleus du contingent de la RDC, selon de nouvelles accusations
Farhan Haq, porte-parole de l'ONU, a révélé ces nouvelles accusations mardi. Selon lui, les quatre victimes ont été agressées entre 2014 et 2015. La réputation des Casques bleus de l'ONU a été ternie ces derniers mois par une série de scandales d'abus sexuels, en particulier en Centrafrique.
Sur 69 cas d'abus sexuels présumés recensés l'an dernier par l'ONU au sein de ses 16 missions de paix dans le monde, 22 cas concernaient la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca). "Ces quatre cas d'accusations impliquent des Casques bleus de la République démocratique du Congo", a indiqué le porte-parole.
L'ONU a eu vent de ces accusations le 11 février par des ONG qui lui ont signalé que les quatre mineurs vivaient dans le camp de déplacés de Ngakobo, dans la préfecture de Ouaka en Centrafrique. Le gouvernement de RDCongo a été informé lundi de cette affaire et il a maintenant dix jours pour décider s'il veut mener sa propre enquête sur ses soldats ou s'il préfère que l'ONU s'en charge.
Selon la procédure ONU, il revient au pays dont sont originaires les Casques bleus de les sanctionner s'ils sont reconnus coupables. L'ONU a déjà pris des mesures contre des unités du Congo-Brazzaville et de RD Congo opérant dans la Minusca et soupçonnées d'abus sexuels. Ainsi, un bataillon de soldats venus de RD Congo qui étaient stationnés à Bambari (RCA) sera rapatrié à partir du 25 février. Ils seront remplacés progressivement par des soldats mauritaniens.
Par ailleurs, cent-vingt soldats venus de la République du Congo et qui étaient également déployés à Bambari ont été confinés dans leurs casernes et seront rapatriés avant la fin février, à l'issue d'une enquête ouverte par les autorités de Brazzaville. A la suite des nombreux cas d'abus sexuels présumés signalés dans la Minusca, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait limogé son chef en août 2015 et avait nommé une commission d'experts.
Celle-ci avait conclu à de graves dysfonctionnements dans la manière dont l'ONU avait géré ces affaires. La semaine dernière l'ONU a nommé une coordinatrice spéciale, l'Américaine Jane Holl Lute, chargée d'améliorer sa réponse dans ce domaine.