Plus de deux personnes sur les 300, vivant avec le VIH et Sida meurent chaque mois à Kaga-Bandoro suite à l’automédication. C’est ce qu’a fait savoir au RJDH Gislain Djang, coordonnateur du Réseau Centrafricain des Personnes Vivant avec le VIH (RECAPEV).
Selon le constat du RECAPEV, certaines personnes vivant avec le VIH et Sida (PVVIH) de la ville de Kaga-Bandoro, ne respectent pas les doses prescrites par leur médecin traitant. Aussi, elles donnent leurs produits antirétroviraux (ARV) à des proches qui souffrent et cela entraîne le décès.
Gislain Djang, coordonnateur du RECAPEV a déploré avec amertume la situation de plus de 300 victimes du VIH. Il a souligné qu’ils ne respectent pas les doses prescrites. « Ils proposent ces mêmes ARV à des tiers personnes qui présentent des cas de la diarrhée, des maux de tête ou des purges, sans aucune prescription médicale », déplore-t-il.
Il a réitéré les faits que d’autres victimes augmentent la dose des ARV à leur propre initiative. « Le non respect du calendrier de la prise des ARV a des conséquences néfastes sur la vie des personnes vivant avec le VIH et Sida sous traitement. Nous enregistrons par mois des cas de décès liés à cette prise abusive des médicaments », a-t-il fait savoir.
« Une série de campagnes de sensibilisation sur le processus de la prise en charge des victimes du VIH et Sida a été initiée plusieurs fois. Malheureusement, les consignes ne sont pas respectées et des décès précoces continuent à être enregistrés dans la ville de Kaga-Bandoro. On ne donne jamais un médicament à un proche comme on donne de la nourriture », a fait observer Gislain Djang.
Des femmes porteuses du VIH meurent aussi pendant l’accouchement
Le coordonnateur du RECAPEV a relevé aussi plusieurs cas de mortalité liée à des grossesses ont été enregistrés dans la ville et les périphériques.
« Pendant l’accouchement, la femme perd une quantité considérable de sang. Cette situation l’affaiblie parce qu’elle a perdu toutes les substances organiques et parfois la femme meurt pendant ou après l’accouchement. Dans ce cas, les sages femmes ont un travail délicat à remplir pour sauver la vie de l’enfant. Des procédures des préventions se déclenchent aussitôt afin de savoir la sérologie du nouveau né », a décrit Gislain Djang, avant d’ajouter qu’en ce qui concerne les ARV, les stocks sont en quantité raisonnable pour couvrir au moins six mois.
Les PVVIH de Kaga-Bandoro disposent d’un stock des ARV pouvant couvrir six mois. Cependant, le non respect de la prise de ces ARV et l’automédication constituent un danger dans la ville.