Bangui – Depuis trois jours, le programme des délestages dans la fourniture du courant électrique à la capitale Bangui par la société Enerca auquel les banguissois étaient habitués connaît une accentuation du nombre d’heures de coupure d’électricité.
Un communiqué radio de l’Enerca avait prévenu les consommateurs qu’en raison d’importants travaux de maintenance rendus nécessaires sur l’unique usine hydroélectrique de Boali 1, celle-ci sera arrêtée pour une dizaine de jours. Il est question de changer des transformateurs.
Ces travaux tombent au plus mauvais moment car Bangui connaît ces derniers jours un épisode de chaleur caniculaire en ce début d’une saison sèche caractérisée par le fait que depuis près de trois mois, il n’a pas plu sur la capitale centrafricaine qui est engloutie dans un voile constant de poussière ocre de latérite et de réelles difficultés d’approvisionnement en eau potable se posent à la population dans plusieurs quartiers.
A rappeler que sur les 42 mégawatts de courant électrique dont a besoin la ville de Bangui, la société d’énergie électrique Enerca, n’est en mesure de fournir que 18 ! D’où le calvaire des nombreux délestages qu’endurent quotidiennement les banguissois depuis déjà plusieurs années, notamment vers la fin du règne de François Bozizé où l’accent était davantage mis sur les mines alors que l’hydraulique et l’énergie qui faisaient pourtant partie du même ministère où trônait alors le tout-puissant Sylvain Ndoutingai, faisaient figure de parents pauvres.
Non seulement la gestion tribaliste et clientéliste de l’Enerca, entreprise politisée à outrance, n’a jamais permis de faire les investissements rendus indispensables par la vétusté des équipements de l’usine hydroélectrique de Boali et d’acquérir le matériel nécessaire au bon fonctionnement et à la production du courant électrique, mais la fourniture d’électricité a toujours été sacrifiée depuis longtemps et la société Enerca fait actuellement face à un niveau endettement élevé dû à des contrats mal négociés et conclus sous l’ère Ndoutingai.