Les résultats du scrutin présidentiel du dimanche 14 février 2016 sont connus pour le compte de Bangui la capitale. Au vu des chiffres, Faustin Archange Touadéra a pris une large avance sur son challenger Anicet-Georges Dologuélé en attendant les résultats des provinces.
120.000 voix environs pour Faustin Archange Touadéra et à peu près 55.000 pour Anicet-Georges Dologuélé à Bangui selon les compilations faites par l’AFP à partir des chiffres avancés par l’Autorité nationale des élections (ANE) ce 17 février 2016. Selon les chiffres officiels, l’ancien Premier-ministre de François Bozizé a largement devancé son challenger Anicet-Georges Dologuélé dans la quasi-totalité des arrondissements de Bangui à l’exception du 2ème arrondissement où le score est quelque peu serré. Si les tendances provisoires à Bangui se confirment en province, l’on va vers la deuxième surprise à l’issue des scrutins présidentiels du 30 décembre 2015 et du 14 février 2016 en Centrafrique.
Il faut rappeler que les résultats du 1er tour du scrutin présidentiel ont crédité Anicet-Georges Dologuélé de 23,78 % des suffrages contre 19,42% pour Faustin Archange Touadéra, arrivé en deuxième position. Ce dernier était la révélation du premier tour. Mais un fait pas anodin a précédé la tenue du 2nd tour du scrutin présidentiel. Il s’agit du choix de 21 candidats sur la trentaine en lice au 1er tour de se rallier à Touadéra. A l’annonce des résultats provisoires de Bangui, Anicet-Georges Dologuélé a réagi.
Une réaction de mauvais perdant
Anicet-Georges Dologuélé est monté au créneau à la nouvelle des premières tendances des résultats à Bangui. Il a accusé son challenger de « fraudes organisées » dans la capitale, Banqui et dans les provinces. Une réaction qui sonnant comme celle du mauvais perdant. En Afrique, de telles réactions sont courantes. Les perdants crient systématiquement à la fraude, au tripatouillage, à la mascarade, au complot. C’est justement l’exercice auquel le recalé de Bangui s’est adonné. Mais au lieu de commencer par accuser le camp adverse de fraudes, Dologuélé ferait mieux de prendre acte des résultats et de se concentrer sur l’issue des législatives du 14 février 2016. Il peut déjà projeter par exemple les alliances à nouer en vue du contrôle du Parlement. Il pourra ainsi devenir le Président du parlement et ainsi être la seconde personnalité de l’Etat. A défaut, avoir un de ses proches à ce niveau de l’appareil d’Etat.
Il faut souligner que dans le cadre de la présidentielle du 14 février 2016, les résultats provisoires ne seront pas connus avant le début de la semaine du 22 février 2016. Les tendances de Bangui seront-elles confirmées dans les provinces ou bien l’on assisterons-nous à un retournement de la situation ? Les regards sont plus que jamais fixés sur Marie-Madeleine N’koué Hoornaert, présidente de l’Autorité nationale des élections.
Christophe SESSOU