Alors que la Société centrafricaine des Télécommunications (SOCATEL) réclame ses frais de loyer du Centre de Télécommunication par satellite (CTS) occupé gratuitement par les forces internationales, la MINUSCA ne semble pas répondre à cette revendication qui devrait rétablir la SOCACTEL dans ses droits. Dans cette affaire, le gouvernement de transition qui doit rétablir la SOCATEL dans ses droits, garde encore silence au lieu de situer l’opinion.
Suite à l’un de nos article du mardi 16 février 2016, sous le titre « La MINUSCA doit 528 millions à la SOCATEL » concernant l’occupation du Centre de transit par les forces internationales, le Porte-parole de la Mission onusienne en Centrafrique a tenu à rappeler l’entente juridique passée avec les autorités nationales et portant présence des Forces de la Mission. Lors de la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA du 17 février 2016, le Porte-parole
Vladimir Monteiro a rappelé une entente juridique dont «Status of Forces Agreement (SOFA)» pour justifier l’occupation de ce Centre de Télécommunication du M’poko appartenant à la SOCATEL.
«Conformément à l’article 5, paragraphe 16 du SOFA, la MINUSCA avait introduit une demande d’attribution dudit terrain appartenant à l’Etat en date du 21 août 2014. Le 16 septembre 2014, par note verbale, le Ministère des Affaires étrangères de la RCA a informé la MINUSCA de la décision du Gouvernement centrafricain de céder ce terrain à la Mission à titre gracieux», a expliqué le Porte-parole.
Pour lui, ce Centre de Télécommunication par satellite du M’poko que réclame la SOCATEL, a été octroyé à la MINUSCA par le gouvernement de transition. Car selon Vladimir Monteiro, quand les Nations unies se déploient dans un pays, ce pays hôte cède un terrain à la Mission pour son installation, conformément aux accords conclus entre les Nations unies et le pays hôte. Ce qui revient à dire, a souligné Monteiro, que la MINUSCA ne doit rien à la SOCATEL, alors que cette société paraétatique centrafricaine revendique de la MINUSCA le versement d’une somme de 528 millions de FCFA pour l’occupation de sa propriété (le Centre de transit par Satellite de l’aéroport Bangui M’poko). Cette revendication vient suite un plan de sauvetage, de l’entreprise publique proposé par la nouvelle direction générale de la SOCATEL au gouvernement de transition. Il convient de noter que ce terrain était occupé auparavant par la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) avant d’être transféré à la MINUSCA.
«La MINUSCA retient que ce terrain est une propriété de l’Etat centrafricain et qu’elle n’est pas liée financièrement à la SOCATEL pour son occupation. Il appartient au gouvernement centrafricain et à la SOCATEL de régler leur désaccord sur ce titre de propriété », a martelé Vladimir Monteiro, avant d’ajouter que « la Mission se réserve le droit de revoir l’occupation du terrain conformément à ses besoins opérationnels et en fonction du règlement de cette affaire ».
Le gouvernement doit rétablir la SOCATEL dans ses droits
Mais que dit le gouvernement de la transition cité par la MINUSCA dans cette affaire ? Pour rétablir la SOCATEL dans ses droits, le gouvernement de transition ne doit pas garder un silence complice mais doit se prononcer pour que l’entreprise publique puisse relancer ses activités. Car l’occupation gracieuse de ce Centre appauvrit l’entreprise publique centrafricaine qui éprouve de difficultés de fonctionner. Les difficultés extrêmes que connaissait la SOCATEL lui avaient enlevé toute considération, tout crédit. Avec un peu plus de trente mois d’arriérés de salaires du personnel, les agents de cette entreprise publique devenaient la risée de la société centrafricaine.
Le site de la SOCATEL de M’Poko appelé à l’époque Centre de Télécommunications par satellite (CTS) propriété de la SOCATEL, dispose du Titre Foncier et qui avait construit les bâtiments, est occupé depuis janvier 2013 par le Contingent rwandais appartenant à la MINUSCA et ce, en dépit de toute logique gratuitement. Des démarches sont menées par le gouvernement qui ont abouti au versement à la SOCATEL des loyers afférents à cette occupation. Le loyer mensuel étant de 22 millions, le coût de l’occupation après vingt-quatre mensualités s’est chiffré à 528 millions de francs CFA soit 264 millions de francs CFA par an. Ce montant dont la SOCATEL attend le règlement permettra déjà à l’entreprise publique de télécommunications d’envisager l’avenir avec une certaine sérénité.
Les investigations de la direction générale de la SOCATE concernant le patrimoine de la Société ne se sont pas arrêtées à ce niveau. La SOCATE documents à l’appui, a démontré que le pylône situé sur la colline des Panthères est bel et bien sa propriété. A l’époque dépouillée des bénéfices de ce pylône, dorénavant la SOCATE et le ministère de la Communication se partageront les frais de location versés par les utilisateurs du pylône. Ainsi dans de nombreux domaines, la Société Centrafricaine de Télécommunications a été rétablie dans ses droits. Le personnel peut enfin pousser un soupir de soulagement.