Le personnel du Compte d’Affectation Spéciale de Développement Forestier (CAS/DF) vit dans une précarité sans précédente à cause de la gestion peu orthodoxe des cadres du ministère des eaux, forêts, chasse et pêche.
Recrutés par ce département ministériel en appuie au personnel qualifié, les salaires du personnel du terrain du CAS/DF ont été toujours payés sur les fonds du Compte d’Affection Spéciale du Développement Forestier, organe financier du département. Mais depuis la fin du régime du président François Bozizé avec les mesures de l’unicité de caisse, les données ont changé avec les nouvelles autorités de la transition en cours, les droits du personnel ne sont plus respectés ni versés.
Cette situation se justifie par le fait que le CAS/DF ne dispose pas d’autonomie financière. Interrogé sur cette question, une source près du personnel du CAS/DF déclare: « depuis le régime du feu président Ange Félix PATASSE jusqu’à presque la fin de celui de François BOZIZE avec les multiples événements qui se sont succédés à savoir les mutineries, coup de forces, nous n’avons jamais vécu de tel calvaire lorsque le CAS/DF avait encore son autonomie financière. Nos droits étaient respectés et versés comme prévu par les textes. Mais avec les nouveaux cadres du département de cette transition, nos droits sont bafoués».
Aujourd’hui, la situation de cette catégorie du personnel se caractérise par dix-huit à vingt quatre mois d’arrières de salaire, le non versement des cotisations à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et des impôts régulièrement prélevés, le non payement de l’arbre de Noël et de la prime de rendement et le non remboursement des frais médicaux. Les travailleurs qui sont à Bangui totalisent moins d’arrière de salaires. Tandis que ceux qui sont empêchés et qui sont restés en provinces à cause de l’insécurité totalisent plus de mois d’arrières de salaire.
A cela, le comptable se passe de bureau incontournable pour la gestion du personnel de CAS/DF et organise des opérations de son gré. Quand le personnel veut réclamer son droit, la réponse est que le ministère et son directeur de cabinet ont tout pris l’argent pour mission ou à défaut de recevoir des menaces de licenciement ou d’être mis en chômage technique.
Eu égard à tous ce qui précède, selon une source près du CAS/DF, le collectif du personnel de terrain avait saisi son ministère de la tutelle à plusieurs reprises par des correspondances pour lui faire part des préoccupations légitimes du personnel. Malheureusement selon cette même source, les correspondances sont restés sans suite jusqu’à ce jour. Ce collectif a mandaté des délégués pour solliciter l’intervention du Premier ministre chef du gouvernement en date du 03 juillet 2014 qui pourrait être très salutaire pour les droits des travailleurs et le maintien de la paix sociale. Mais cela aussi n’a pas porté de fruit.
Contactée sur cette question, une source près de la direction du Compte d’Affectation Spéciale du Développement Forestier, dément cette accusation tout en brandissant des preuves de bulletins de payement d’arrières de salaires du personnel du terrain du CAS/DF. Cette source confirme en même temps que ce personnel est recruté sous la base d’un contrat. Ce qui veut dire qu’il n’est pas un personnel permanant du département, mais il se considère toujours comme un permanant. D’autres qui sont des surveillants pisteurs et gardiens du chantier de reboisement relevant de l’inspection préfectorale forestière dans l’arrière pays, sont absents de leur poste respectif depuis 2013 et se trouvent présentement à Bangui mais continuent d’emmarger sur le budget du Compte d’Affectation Spéciale de Développement Forestier. Cette situation a entrainé des sanctions administratives vis-à-vis de ceux qui ont refusé d’obtempérer.
Bref, à voir de près cette situation combien lamentable du personnel du CAS/DF, tout porte à croire qu’il y a l’anguille sous roche dans le département des eaux, forêts chasse et pêche. Corbeau News suit de près l’évolution de ce dossier. Nous reviendrons dans nos prochaines publications sur la gestion peu orthodoxe de ce ministère dirigé par Madame Isabelle Gaudeuille. Affaire à suivre !
Bangui, Eric NGABA P CNC