Dans sa déclaration préliminaire le 17 février 2016, le Réseau Arc-en-Ciel a présenté son rapport sur le double scrutin du 14 février 2016 en République centrafricaine. Le réseau Arc-en-ciel regroupant 15 organisations de la société civile, donne son avis sur le processus électoral au regard des observations faites sur le terrain pas ses agents. Il a recommandé aux acteurs politiques de se soumettre au verdict des urnes.
Au terme de ses observations, le Réseau Arc-en-Ciel note que les scrutins couplés du 14 février 206 se sont déroulés conformément au cadre juridique et institutionnel régissant l’organisation des élections en République centrafricaine. Dans les onze préfectures couvertes par ses observateurs, les opérations de vote et de dépouillement se sont déroulées sans incident majeur, à en croire le coordonné du Réseau l’Abbé Fréderic Nakombo. Le Réseau Arc-en-Ciel félicite l’ensemble des parties prenantes au processus électoral pour la bonne tenue de ces scrutins. Il félicite particulièrement le peuple centrafricain dont la mobilisation dans le calme et la sérénité traduit la détermination à sortie de la crise par ces élections. Le Réseau a déployé pour les scrutin du 14 février 2016, 1703 observateurs de court terme (OCT). Ces observateurs ont été précédés sur le terrain par 82 observateurs de long terme (OLT) déployés depuis le mois de décembre dernier.
Sur l’ouverture des bureaux de vote
L’article 78 de la loi électorale dispose que les scrutins sont ouverts sans interruption de 6 heures à 16 heures. La quasi-totalité des bureaux de vote visités par les observateurs du Réseau Arc-en-Ciel, ont ouvert avec un retard variant entre quinze minutes et une heure. Les raisons du retard sont diverses selon le Réseau. L’arrivée tardive du personnel des bureaux de vote, la livraison tardive du matériel électoral, l’aménagement des salles devant accueillir le vote le matin. Le Réseau note, cependant, une nette amélioration comparativement aux scrutins du 30 décembre 2015, et se félicite des dispositions prises à cet effet par l’ANE.
Sur le matériel électoral
D’une manière générale, le Réseau note que le matériel électoral était disponible dans tous les bureaux de vote visités. Toutefois, le Réseau relève que la livraison de matériel électoral le matin des scrutins a entrainé l’ouverture tardive du vote dans de nombreux. Par ailleurs, le Réseau a constaté que les bulletins de vote remis à la plupart des bureaux de vote n’étaient pas proportionnels au nombre des inscrits sur la liste électorale remise aux différents bureaux de vote.
Sur la participation électorale
Le Réseau a constaté que les scrutins du 14 février 2016 ont été marqués par une participation somme toute moyenne des électeurs. L’engouement noté par le Réseau lors des scrutins du 30 décembre 2015 a baissé d’un cran. Dans toutes les localités couvertes, les files devant les bureaux de vote étaient, selon le Réseau, clairsemées toute la journée. Sans doute démotivés par l’élimination de leurs candidats au terme du premier tour de l’élection présidentielle et le retrait d’une centaine de candidats aux législatives, de nombreux électeurs ne sont pas mobilisés, d’après le constat du Réseau.
Sur le dépouillement et gestion des procès-verbaux des résultats
La loi électorale centrafricaine fixe le début des opérations de dépouillement à 16 heures. A l’exception de quelques bureaux de vote, le Réseau a noté que les opérations de dépouillement ont commencé avec un retard compris entre trente minutes et une heure et trente minutes. Ce retard est la conséquence de celui accusé à l’ouverture des votes. D’après le rapport du Réseau, la procédure de dépouillement a été bien respectée dans l’ensemble et le personnel commis à la tache a convenablement accompli ses missions en dépit de quelques tâtonnements. Le Réseau a relevé dans de nombreux bureaux de vote l’absence des représentants de certains candidats. Dans l’attente des résultats pour lesquels ses observateurs de long terme restent mobilisés, le Réseau Arc-en-Ciel formule les recommandations des parties prenantes du processus électoral.
A l’ANE, le Réseau recommande de procéder à la compilation et au traitement des procès-verbaux dans le strict respect des prescriptions légales afin d’éviter les suspicions nuisibles à la crédibilité, à l’intégrité et à la transparence des résultats. Il recommande à l’ANE de veiller à la sécurisation de l’acheminement des plis électoraux dans les différents centres prévus à cet effet pour éviter toute manipulation frauduleuse.
Aux acteurs politiques, le Réseau recommande de maintenir et préserver le climat de quiétude qui règne depuis les scrutins du 30 décembre 2015, se soumettre au verdict des urnes et privilégier le cas échéant les voies légales de règlement des litiges électoraux.
Aux électeurs et électrices, le Réseau recommande d’éviter toute manipulation politique visant à remettre en cause l’ordre et la quiétude sociale.
Aux électeurs et électrices, le Réseau recommande d’éviter toute manipulation politique visant à remettre en cause l’ordre et la quiétude sociale.
Et aux partenaires internationaux, le Réseau recommande de continuer à soutenir le processus électoral comme ils l’ont fait jusqu’à présent, soutenir les initiatives visant à renforcer les valeurs démocratiques et la cohésion sociale.
Bangui, Eric NGABA Pour CNC