Tout porte à croire que le destin de l’ancien N°3 de la coalition séléka n’a pas sa place au sein de cette même organisation, organisation pour laquelle il a dû se battre pendant des mois voire des années.L’on se souvient qu’arrivée au pouvoir en mars Moussa Daffhane sera en si peu de temps déclaré persona non grata en violation flagrante des normes les plus élémentaires du droit alors même qu’il est en première ligne parmi ceux qui ont pris la parole lors de la réunion convoquée par François Bozizé au palais de la renaissance devant aboutir à la nomination bon gré mal gré de Me Nicolas Tiangaye au poste du Premier Ministre, poste que ce dernier ne gérera qu’avec des embûches, de fois
insurmontables.
Et finalement, il partagera la sentence émise par les Chefs d’Etat de la sous région à l’encontre du célébrissime Michel Djotodia, l’expulsant du pouvoir, pourtant chèrement acquis. Il ne retrouvera la liberté que quelques jours après le départ de l’ex-coalition séléka du pouvoir.
Un premier faux pas porteur, en principe d’une rétrospection et d’une réorientation des énergies afin d’arriver à un saut salvateur. Mais visiblement, la leçon n’a pas atteint sa cible. Et contre toute attente, l’auteur de « Monsieur le Président, changez et nous changerons » à Bozizé, sera réhabilité lors de la dernière assemblée générale de l’ex-coalition séléka, tenue du 13 au 15 juillet 2014, à Birao.
Il en redeviendra le N°3 malgré même qu’il ait récusé dans un premier temps, ledit bureau. Vraisemblablement, c’est Nourredine et Michel Djotodia qui se sont réincarnés en Daffhane puisque l’épée de Damoclès d’interdiction de voyage et de gel des avoirs des Nations-Unies, des Etats-Unis leur étaient suspendu dessus.
Certaines indiscrétions ont clairement vu la main des malheureux dans la mesure où le paraphe du document a revêtu le sceau de leurs anciens Directeurs de Cabinet. Mais puisqu’aussi la veste de ce dernier se change rapidement, le prisonnier de la séléka revient représentant de l’ex-séléka au forum de Brazzaville.
Après avoir secoué le cocotier en prônant et plaçant la question de la partition de la République centrafricaine et la démission de Catherine Samba-Panza comme préalables à toute négociation. L’on méconnait encore ce qu’il a reçu en fin de compte en guise de contre partie. Le moins que l’on puisse dire est que « ridicule ne tue pas le noir » et lorsque Senghor proclame tout haut que « l’émotion est nègre et la
raison est Hélène » c’est peut pour des branle-bas de ce genre.
Après avoir pris fin le 23 juillet par la signature solennelle d’un accord de cessation des hostilités, c’est Joseph Zoundéko, chef d’état-major de l’ex-séléka qui tombe comme un cheveu dans la sauce. «Nous ne reconnaissons pas l’accord de Brazzaville. Daffhane l’a signé en son propre nom », pourrait-on le paraphraser de la sorte.
déclaration certes fracassante mais symptomatique du profond tsunami qui a toujours coexisté avec ce mouvement.
Qui dit que le duo Nourredine et Djotodia ne jette pas par le refus de leur chef d’état major un citron pressé ? Qui dit aussi que ce n’est pas parce que le chef de fil de la délégation de l’ex-séléka n’était celui qu’on connait que le résultat que nous connaissons est-il arrivé ?
Autrement dit si l’accord était paraphé par un autre que Daffhane, le même résultat se présenterait ? Certainement pas mais certainement oui aussi dans la mesure où, Idriss Déby qui a vu germer et prospérer la séléka l’a qualifiée effectivement de « nébuleuse » dès les premières heures de sa prise de pouvoir.
Diane LINGANGUE