Ce mathématicien, ex-Premier ministre de Bozizé, renversé en 2013, a battu dans les urnes le favori, Anicet Dologuélé. Il prend la tête d’un pays ravagé et exsangue.
Assis dans le petit salon de sa résidence, Faustin-Archange Touadéra affiche un sourire en coin. Celui du candidat que personne n’attendait. Et qui remporte une large victoire lors d’une élection présidentielle, avec près de 63 % des voix, selon les résultats provisoires annoncés samedi par l’Autorité nationale des élections (ANE). Dans la capitale centrafricaine, Bangui, après avoir été rivés à leurs postes de radio pendant plusieurs heures, les militants fanfaronnent et klaxonnent. Le futur président centrafricain, visiblement de bonne humeur, reste réservé. «C’est sur les actes qu’il faudra juger», aime-t-il répéter.
Humble.Visage rond, moustache peu fournie, vêtu d’une chemise à motifs colorés, Faustin-Archange Touadéra parle peu. «Mais il sait écouter», dit un diplomate sur place. Une qualité importante dans le climat actuel. Considéré comme un outsider de ce scrutin, l’homme de 58 ans n’est pas un inconnu dans son pays. Il a été pendant cinq ans Premier ministre (2008-2013) de l’ancien président François Bozizé, renversé en 2013 par un coup d’Etat. Ce mathématicien de formation, ancien recteur de l’université de Bangui, est généralement perçu comme un homme humble et intègre. Il a continué d’enseigner même lorsqu’il était à la tête du gouvernement. «Si c’est possible, je continuerai même en étant président, dit-il. Il y a un tel besoin de professeurs…»
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