Un groupe de 225 militaires mauritaniens a quitté Nouakchott dimanche pour intégrer la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) à Bangui, dans le cadre d’un contingent de 750 hommes qui doit être déployé en avril, ont annoncé dimanche les autorités mauritaniennes.
Un premier groupe de 225 militaires est parti pour Bangui il y a deux semaines. Ils "seront rejoints en avril par 300 autres, pour un total de 750 militaires qui constitueront notre contribution dans ce cadre", a affirmé le ministre de la Défense Mamadou Bathia Diallo, lors d’une cérémonie officielle à l’aéroport.
D’après lui, un millier de Casques bleus mauritaniens participent aux missions de l’ONU dans le monde avec un contingent en Côte d’Ivoire, des gendarmes en Centrafrique pour sécuriser les élections, des policiers au Darfour, dans l’ouest du Soudan, et une dizaine d’observateurs militaires au Mali.
Le ministre a assuré que les militaires mauritaniens "ont été bien formés pour leur mission" en Centrafrique.
"Les valeurs qui sont les nôtres les prémunissent contre des actes déplorables commis par d’autres dans ce pays", a-t-il dit, en allusion aux accusations d’abus sexuels contre des membres de la Minusca.
A la suite des nombreux cas d’agressions sexuelles présumées signalées dans la Minusca, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avait limogé son chef en août 2015 et avait nommé une commission d’experts.
L’ONU a décidé début janvier de se séparer de l’ensemble des Casques bleus de la République démocratique du Congo au sein en estimant que les troupes congolaises ne répondaient "que partiellement aux exigences de l’ONU en matière d’équipement, de contrôle du recrutement et de niveau de préparation au combat". Certains militaires congolais sont soupçonnés d’avoir commis des abus sexuels.
La Minusca, forte actuellement de quelque 10.000 hommes, aide notamment le gouvernement à sécuriser une transition politique en Centrafrique, où l’ancien Premier ministre Faustin-Archange Touadéra a été élu président samedi avec la lourde charge de redresser un pays parmi les plus pauvres de la planète, qui a sombré dans le chaos après les tueries intercommunautaires de 2013-14.