Les déplacés musulmans de Carnot souhaitent regagner leur domicile après les élections

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Publié le mardi 23 fevrier 2016 | RJDH Centrafrique

© Autre presse par DR
Déplacés musulmans de Carnot

Une partie de la communauté musulmane qui a trouvé refuge dans la concession de l’église catholique de Carnot souhaite regagner leur domicile. Selon ces derniers, le conflit qui a secoué le pays n’est pas un conflit entre musulmans et chrétiens, car les deux communautés se cohabitent bien.

« Ce dernier temps, nous avons constaté que les choses ont changé, ce n’est pas comme au début où on ne pouvait pas circuler librement. Nos enfants n’allaient plus à l’école et autre. Actuellement, les femmes de notre communauté vont au marché, on circule dans presque toute la ville, même moi, je suis en train de réhabiliter ma maison. D’ici peu, je vais regagner mon domicile », a expliqué Alima Boubakar connu sous le sobriquet de Ali Baboro.

Pour lui, le conflit qui a secoué le pays n’est pas un conflit interreligieux. « Depuis, nous sommes dans la concession de l’église catholique ici, personne nous dérange, l’accueil dans cette concession depuis le début jusqu’à ce jour est vraiment chaleureux. Si aujourd’hui les gens disent que le conflit qui a secoué la RCA est un conflit religieux, je dirais qu’ils ont menti, ce sont les hommes politiques qui cherchent leurs intérêts. Depuis que nous sommes là, les Catholiques prient à côté nous aussi on prie à côté sans dérangement », a-t-il souligné.

Jean-Symphorien Ngama-Piaul sous-préfet de la ville de Carnot confirme la cohabitation entre les chrétiens et les musulmans de Carnot et demande aux ONGs et au gouvernement de voler à leur secours. « Après les élections, ce que nous pensions c’est de pouvoir favoriser le retour de ces déplacés à leur domicile. Mais pour cela, il nous faut faire une grande campagne de sensibilisation sur la cohésion sociale. Pour cela, le soutien des ONGs, qui exercent dans ce domaine est vraiment primordial », souhait-il.

C’est depuis le 8 février 2014 que la paroisse « les Saints Martyrs de l’Ounganda » de Carnot avait accueilli ces déplacés de la communauté musulmane qui au début étaient au nombre de 1.800 et pour le moment il ne reste que 533 personnes sur ce site./