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Villeneuve d’ASCQ: les attaches villeneuvoises du nouveau président de la Centrafrique
Publié le mercredi 24 fevrier 2016  |  Centrafrique Libre
Faustin
© Autre presse par DR
Faustin Archange Touadera
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Élu le 14 février, Faustin-Archange Touadéra a obtenu son premier doctorat à Lille 1 en 1986. 27 ans plus tard, contraint à l’exil, l’ancien premier ministre revenait à Villeneuve-d’Ascq. Une partie de sa famille y vit toujours.

Parmi ceux qui ont étudié les mathématiques à Lille 1 il y a trente ans, certains, peut-être, se souviennent de ce professeur aussi brillant que discret. C’est en 1982, après une première expérience d’enseignant à Bangui, que Faustin-Archange Touadera s’est inscrit à la faculté des sciences et techniques.

Cette année-là, il y a obtenu un DEA (diplôme d’études appliquées) en mathématiques pures. Quatre ans plus tard, tout en assurant des cours, le nouveau président de Centrafrique décrochait son premier doctorat à Villeneuve-d’Ascq.

Par la suite, il a aussi obtenu un autre doctorat à l’université de Yaoundé au Cameroun. Mais c’est à l’université de la capitale centrafricaine qu’il a effectué l’essentiel de sa carrière d’enseignant, gravissant tous les échelons jusqu’à en devenir le recteur, de 2005 à 2008.

2008, c’est l’année où ce quasi-inconnu du monde politique devient le Premier Ministre du président Bozizé. Le pays est alors confronté à de graves difficultés financières. Fin 2012, il bascule dans l’horreur. Cela fait trois ans que le pays est ravagé par des crises et des violences inter communautaires.

En janvier 2013, M. Touadera démissionne. Deux mois plus tard, les rebelles s’emparent de Bangui, et le président Bozizé s’enfuit.

L’ancien premier ministre, pour sa part, vivra six mois sur une base de l’ONU avant de décider de s’exiler en France. Et c’est à Villeneuve-d’Ascq qu’il choisit d’emmener sa femme, Tina, et leurs trois enfants. La mère de son épouse, aujourd’hui décédée, habitait déjà à Lille. Mme Touadera et sa famille vivent toujours, discrètement, à Flers-Breucq.

« J’espère que la situation permettra bientôt qu’ils reviennent », disait il y a quelques jours le nouveau président à une consœur de Libération.

En tout cas, Tina Touadera peut compter sur le soutien de la communauté centrafricaine de la région, estimée à 200 personnes.

Et surtout sur Albert Mokpmé et Isidore Adoum, co-responsables du comité de soutien régional à Touadera. En novembre dernier, le candidat avait tenu une réunion publique au centre social de Pont-de-Bois.

« Il a préparé sa campagne depuis Villeneuve-d’Ascq, assure M. Mokpmé, qui vit à Mons-en-Barœul. « D’ailleurs, c’est ici qu’ont été imprimées ces affiches ».

La diaspora centrafricaine semble avoir été d’un grand secours au candidat parti sans investiture, donc sans gros moyens. Dans les grands médias, on a qualifié son élection de surprise. « Mais il avait un bon bilan de Premier Ministre. Il a assaini les finances publiques et fait reculer la corruption », assure M. Mokpmé.

Reste qu’un chantier titanesque l’attend aujourd’hui.



Virginie BOULET
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