Le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Paoua, Narcisse Danboye Ouefio a présenté la situation de son institution après sa prise de fonction dans la localité. Il a souligné la mise en sac de l’appareil judiciaire lors des attaques à répétition des hommes armés dans la région.
RJDH : Narcisse Danboye Ouefio bonjour !
NDO : Bonjour !
RJDH : Vous êtes le Procureur de la république près le Tribunal de Grande Instance de Paoua. Dites-nous quelle est la situation de l’appareil judiciaire à Paoua ?
NDO : D’après les derniers événements, l’appareil judiciaire Paoua était perturbé parce que nos prédécesseurs qui étaient là ont vu le tribunal saccagé, ils sont partis en queue de poissons et la sécurité au niveau de la ville s’est empirée. Quand nous avons pris service, nous sommes efforcés à relever le défi mais jusque-là, il n y a pas de greffier pour que les audiences reprennent. Il n y a pas des agents de sécurité, le palais de la justice est saccagé, la maison d’arrêt détruite si bien que nous faisons de notre mieux pour relever un tout petit peu le niveau de l’appareil en question.
RJDH : Ce qui veut dire que le tribunal de grande instance de Paoua n’a pas repris son niveau initial ?
NDO : Effectivement monsieur le journaliste, dans notre jargon, il nous est dit que les audiences sont sacrées. En principe, si le tribunal tient des audiences régulièrement, c’est ça qui prouve que le tribunal est en vie. Mais depuis que nous avons pris service, notre présence dans la vie s’avère nécessaire parce que le niveau de la criminalité va d’une manière croissante si bien qu’au niveau du parquet, nous nous efforçons à rétablir la sécurité mais le tribunal reste paralyser puisque les dossiers sont là et les procédures sont avec nous et ils ne sont pas jugés.
RJDH : Pour l’instant, des hommes qui détiennent encore des armes et qui font des exactions, comment faites-vous pour que justice soit rendue ?
NDO : Comme vous le savez, jusque-là, nos forces ne se sont pas encore en place si bien que nous sommes appuyés par les forces internationales. Et pour mieux combattre ton ennemi, il faut le connaitre. Ces frères qui sont venus, ont des sérieuses difficultés d’affronter ces bandits qui ne cessent de perturber la ville. Nous notons la présence de beaucoup d’hommes armés dans la ville dont la plus part détiennent illégalement des armes pour faire le banditisme dans les grands axes. Ça fait qu’il y a toujours un climat de psychose dans la ville. Et nous avons pris courage pour appeler ces gens de cesser avec leurs barbaries et de nous laisser faire notre travail et également de laisser la population libre d’aller faire son devoir de citoyen.
RJDH : Mais avec la présence des forces des Nations Unies à Paoua, est ce que le travail n’est pas possible monsieur le procureur ?
NDO : Nos frères nous ont prêté mains fortes dans l’exercice de travail que nous menons présentement. La justice sans les forces n’est rien. C’est grâce à l’intervention de nos frères que la tâche s’allège. Parce que nous arrivons de fois à relâcher certains bandits dans la ville, et nous avons fini à comprendre qu’il y a une récurrence de la criminalité dans la ville. Nous nous sommes dits, il faut passer à une vitesse supérieure dans la mesure ou quand on appréhende ces malfrats, on essaye de monter la procédure régulièrement et on les place sous mandat de dépôt tout en les transférant. Et comme la Minusca a fait de son mieux pour réhabiliter le palais de la justice, nous nous sommes dit que c’est mieux d’attendre ce moment et on va toutefois démarrer avec les audiences et c’est à ce niveau-là que le travail va commencer.
RJDH : Est ce que les fonctionnaires de la justice qui sont affectés à Paoua ont déjà pris leurs services ?
NDO : La hiérarchie a fait pression sur nous dans ce sens, nous devons rejoindre dans l’immédiat nos postes. Et c’est ce que nous avons fait. Mais depuis que nous sommes là, aucun agent de cette institution ne s’est présenté malgré qu’il y ait quelque mouvement affectant certains fonctionnaires à l’intérieur du pays. Au niveau de la maison d’arrêt, les éléments de sécurité qui devraient veiller sur les prisonniers n’ont pas pris service, si bien que nous sommes paralysés d’une manière partielle.
RJDH : Monsieur Narcisse Danboye Ouefio vous êtes le Procureur de la république près le Tribunal de grande instance de Paoua, je vous remercie !
NDO : Merci monsieur le journaliste !
Propos recueillis par Judicaël Yongo.