Enfants en danger : l’école de Bogoin n’a pas d’enseignants

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Publié le samedi 27 fevrier 2016 | Centrafrique Libre

© Autre presse par DR
Un centre d’accueil pour les enfants de la rue dans la commune de Bimbo

« Instruire » c’est l’un cinq célèbres verbes de Barthélémy Boganda, président fondateur de la République centrafricaine. Et pourtant les dirigeants centrafricains qui se succèdent depuis la disparition de ce dernier n’ont jamais fait de « l’école pour tous » leur priorité. Cette démission est pendante dans le village aurifère de Bogoin situé à seulement à 120km de Bangui. En tournée dans l’Ombella M’Poko, notre reporter a découvert que l’école primaire de Bogoin ne possède aucun enseignant et pourtant ce village compte 1000 habitants. Il y a seulement un maître parent qui s’occupe de 400 enfants répartis entre le Cours préparatoire niveau 1 et le Cours Élémentaire niveau Les enfants qui passent au Cours moyen 1 sont maintenus au CE2 faute d’enseignants et d’insécurité qui empêchent les parents de laisser leurs enfants parcourir 10 km pour atteindre l’école de Mbourouba, un village voisin. « Mon fils a 11ans mais il est seulement en CE2. Je lui ai déjà fait redoubler deux fois cette classe car je n’ai pas les moyens de l’envoyer à Damara, la sous préfecture située à 45 Km. Il y’ a également l’insécurité qui nous oblige de garder nos enfants dans notre village » assène M. Willidonon, chef de village.

Selon M. Wilikon l’unique maître- parent de ce village qui se fait aussi appeler Directeur, l’école de Bogoin qui ne possède qu’une seule classe manque des livres et des moyens didactiques.

Notons que la montagne de Dama qui possède le plus grand gisement de fer de la RCA et l’un des plus importants au monde jamais exploité, se trouve également dans cette localité. Donc plutôt que de former les jeunes de ce village pour préparer les mains d’œuvre du futur, L’État centrafricain préfère pointer aux abonnés absents.

Bogoin à l’instar des milliers de villages et villes centrafricains souffrent du problème de la scolarisation des enfants. Il est plus qu’urgent que le nouveau président élu, le Pr Faustin Archange Touadera qui est enseignant chercheur de formation, se saisisse de ce dossier pour sauver l’école républicaine centrafricaine.

A Bogoin MWS