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Archives Foccart: la France et le coup d’Etat de Bokassa
Publié le dimanche 28 fevrier 2016  |  RFI
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Il y a cinquante ans, un nouveau pouvoir s’installait en Centrafrique : celui de Jean-Bedel Bokassa, le colonel putschiste qui venait de renverser David Dacko lors du coup d’Etat de la Saint-Sylvestre. Cinquante ans plus tard, de nombreux points d’interrogation persistent sur l’attitude de la France avant, pendant et après ce coup d’Etat. Les archives de Jacques Foccart, conseiller du général De Gaulle pour les Affaires africaines, fournissent quelques réponses. RFI a pu consulter aux archives nationales des documents devenus disponibles depuis le 1er janvier dernier. Certains sont des inédits.

1er janvier 1966. Bangui émerge à peine de la soirée de réveillon. Une voix s’échappe de postes de radio grésillant. « Centrafricains, Centrafricaines, depuis ce matin à 3h20, votre armée a pris le pouvoir de l’Etat. » Cette voix, c’est celle de Jean-Bedel Bokassa, le chef d’état-major de l’armée centrafricaine. Devenu le nouvel homme fort de Bangui. « Le gouvernement Dacko est démissionnaire. L’heure de la justice a sonné. La bourgeoisie de la classe privilégiée est abolie. Une ère nouvelle d’égalité entre tous est instaurée. Tous les accords avec les pays étrangers seront respectés. »

Les événements se sont précipités dans la soirée du 31 et dans la nuit. Bokassa, à la tête d’une colonne motorisée de quelque 300 hommes et trois auto-mitrailleuses Ferret s’est emparé du bâtiment des postes et télécommunications et de la radio-diffusion. Puis il a bloqué les accès à la présidence. D’autres militaires sont entrés dans les villas où résident les principaux responsables du régime et ont procédé à des arrestations. Le chef de la gendarmerie, le commandant Izamo a été brutalement arrêté par les putschistes. David Dacko, le président, a été capturé et a dû signer, sous la dictée du capitaine Alexandre Banza, une lettre par laquelle il a remis ses pouvoirs à Bokassa. Des camions et des fûts ont été dressés sur la piste de l’aéroport pour empêcher toute intervention française depuis Fort-Lamy, au Tchad. La piste a été occupée par des soldats.
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