Le CENTRAFRIQUE cessera-t-il d’étonner le monde avec ses frasques ?
Voilà un pays dans lequel on n’a jamais su poursuivre les efforts louables applaudis parfois par le monde entier.
Pour preuve, nous ne prendrons que deux exemples pour illustrer cette thèse, quand bien même d’autres pulluleraient dans beaucoup d’autres domaines.
Qui se souvient encore de la réussite de l’équipe nationale de football qui s’est hissée à un moment donné de son histoire, pas très lointain des meilleures équipes nationales, à la quarante-deuxième place du classement mondial dans ce sport ? Aujourd’hui, à cause de la négligence délibérée des uns, cette équipe a vite fait de retourner dans les profondeurs de ce même classement, pour aller se morfondre parmi les équipes qui joueraient contre certaines équipes de villages.
Les élections majeures se sont récemment tenues sur toute l’étendue du territoire, au grand étonnement du monde entier qui craignait, compte tenu de l’histoire récente du pays, une résurgence de violences qui mettraient à mal la tenue de pareilles consultations. Par son comportement exemplaire, le peuple dans son ensemble a compris la portée de ces événements et s’est conduit comme nul autre ne l’aurait espéré.
Un nouveau Président est sorti des urnes et pendant que le peuple attend la nomination d’un Premier Ministre, la formation d’un nouveau gouvernement et la mise en place d’une nouvelle Assemblée Nationale, voilà que c’est précisément ce moment-là que le pouvoir de la Transition décide de faire un croc-en jambes impitoyable au nouveau Président et à l’équipe qui l’accompagnera demain dans la lourde tâche de redressement du pays.
En effet, comment comprendre qu’en date du 22 février 2016, madame Samba Panza, Présidente de la Transition, monsieur Kamoun Premier ministre et monsieur Rangba, ministre des affaires étrangères, décident de signer de leurs trois mains, le décret n° 160092 portant nomination du personnel des représentations diplomatiques de Centrafrique à l’étranger ?
Pourquoi ces trois personnalités ont-elles attendu le dernier moment pour procéder à ce toilettage diplomatique ? Est-ce pour mettre à l’abri certains de leurs protégés ? Est-ce pour rendre la tâche difficile aux futures autorités de ce pays, qui devront nécessairement revoir la politique étrangère de Centrafrique, pour permettre au pays de se doter d’une diplomatie à leur convenance, avec des hommes pouvant les aider à conduire cette nouvelle diplomatie ? Il est clair que les membres du C.N.T. ne pourront jamais se prononcer par rapport à un tel problème, car ils relèvent presque de la même manière que celle avec laquelle les membres du gouvernement et de la Présidence ont été nommés.
Peuple Centrafricain, c’est notre silence qui a permis à nos autorités d’entraîner par leur entêtement et leur aveuglement, nos enfants dans le chômage, le manque d’instruction, le viol, et à cause de ce silence, nos biens ont été détruits.
Samba Panza, Kamoun et Rangba n’ont pas le droit de faire ce qu’ils sont en train de faire et nous ne devons pas les laisser faire, tout comme nous ne devons pas laisser demain Touadera et les hommes avec lesquels il compte diriger ce pays, faire les choses contre notre gré et à contre-courant.
Touadera est un fils du pays comme tout autre et nous ne pouvons pas accepter qu’on lui complique le travail avant qu’il ne l’ait commencé.
Faut-il fermer les frontières aujourd’hui à tous les responsables politiques en attendant que les choses soient claires après la prestation de serment et la mise en place de nouvelles institutions ? Nous ne sommes pas adeptes de la restriction des libertés, mais il y a des choses qui révoltent et le décret du 22 février fait partie de ces choses nocives.
Le décret du 22 février doit être purement et simplement retiré de la circulation des textes officiels, car la future administration se chargera de combler les cases vides et d’améliorer ce qui mérite de l’être.
Touadera, courage. Ne pose pas le pied sur la peau de banane sur laquelle on veut te faire glisser, il y a des centrafricains qui te soutiendront dans tes efforts pour le redressement du pays, à la seule condition que tu ne retombes pas dans les travers de tes prédécesseurs. Le peuple à l’œil sur toi, parce qu’il t’a fait confiance. Ne le déçoit pas.
Dieu a béni le CENTRAFRIQUE, il le bénira encore.
Adolphe PAKOUA