Mes Chers Compatriotes,
Mes Chers amis, frères et sœurs de Lille et des autres villes de France,
Je suis heureux de vous voir si nombreux ce jour, ici à Lille, cette ville symbole. Parce qu’elle est le point de départ de toutes les actions qui ont conduit à notre élection à la magistrature suprême de L’État.
Merci d’avoir pris votre temps pour me manifester votre soutien au moment où je me dois d’assumer la Haute charge que le peuple Centrafricain tout entier m’a confiée.
J’ai choisi de venir ici, ce jour, pour vous remercier pour tout l’accompagnement que vous avez assuré derrière ma candidature à l’élection présidentielle, remercier toutes les autorités françaises pour l’hospitalité dont j’ai bénéficiée avec ma famille en terre française au cours de ces trois(3) dernières années, je pense particulièrement à Madame Martine Aubry, Maire de Lille, à Monsieur Gérard Caudron et Messieurs Alexandre Rizzon, Christophe Debeyer de la Préfecture de Lille.
Je ressens à cet instant précis une profonde émotion. Je ressens aussi un grand enthousiasme, celui de porter votre espoir, l’espoir de tout le peuple centrafricain.
Je mesure avec gravité la responsabilité qui est la mienne, celle d’incarner l’espoir et de redonner confiance à mes compatriotes.
Mes Chers compatriotes,
Votre présence est un réconfort. Et c’est fort de ce soutien que je m’adresse à tous les centrafricains de France et de l’étranger.
Le moment est grave. Notre pays a été menacé dans son existence et son avenir. Notre pays sort d’un grand danger.
C’est le moment ici de saluer toute la communauté internationale.
De saluer ceux qui, dans un élan de solidarité, ont fait le choix d’être à nos côtés pour rétablir l’ordre et créer les conditions de conduire le pays vers des élections.
Mes Chers compatriotes,
Je viens de dire que le moment est grave car notre pays se trouve dans une situation où tout est à refaire. Les Centrafricains dans leur immense majorité pensent que nous devons agir urgemment dans tous les domaines de la vie nationale.
C’est pour cela, qu’il faut, de toute urgence, une vraie politique de relèvement de notre pays la République Centrafricaine sur la base d’une vraie justice sociale. Ce qui implique que L’État doit :
- Apporter son soutien à toutes les filles et tous les fils du pays ;
- Mettre en place une école qui assure son rôle républicain, celui de la correction des inégalités et de l’égalité des chances ;
- Promouvoir l’égalité de tous les citoyens devant la loi ;
- Mettre fin aux souffrances des Femmes ;
- Offrir à la jeunesse une Formation, un Emploi et un Espoir de vie meilleure ;
- Créer les conditions qui permettent à tous les enfants de ce pays de vivre dans un logement décent ;
- Offrir une condition de vie décente à nos retraités.
Mes Chers compatriotes,
Je voudrais profiter cet instant pour vous indiquer quelques secteurs prioritaires qui me tiennent à cœur et pour lesquels des actions urgentes seront menées.
(i) La situation de l’école est alarmante. Notre école ne remplit plus son rôle d’ascenseur social.
Je suis d’accord avec tous ceux qui pensent qu’il faut changer de toute urgence notre système éducatif et surtout l’adapter aux urgences du monde nouveau.
Aujourd’hui, beaucoup des jeunes sortent du fondamental avec des lacunes en lecture, en écriture et en calcul, alors que tout le monde sait que tout commence par l’école primaire. L’école primaire a échoué dans sa mission de correction des inégalités à la naissance.
Le même constat vaut autant pour l’Enseignement Secondaire Général tout comme l’Enseignement Technique et Professionnel. L’urgence, à mes yeux, c’est d’assurer la Formation Continue des Enseignants du Secondaire à partir d’un plan de carrière performant.
(ii) L’Université. Notre université se trouve dans une situation préoccupante.
L’Enseignement Supérieur réussi est une garantie pour l’avenir de notre pays. Nous devons alors garantir la qualité de l’enseignement supérieur, mettre les étudiants dans les meilleures conditions d’études, promouvoir la recherche et l’innovation.
Mais dans le même temps, nous devons redéfinir la place de l’enseignant dans notre pays. Les Enseignants méritent la reconnaissance de la Nation toute entière. C’est pourquoi, la situation de l’enseignant sera examinée de près dans le cadre du décret d’application du statut général de la fonction publique.
Mes Chers compatriotes,
(iii) Notre Jeunesse est désespérée. Le fait que les Jeunes diplômés ou sans qualification n’arrivent pas à trouver un emploi est à la fois un vrai risque pour notre pays et une douleur pour les parents.
L’emploi des Jeunes sera l’une de nos priorités. Le chômage des Jeunes n’est pas une fatalité.
Président de la République, je m’engage à créer des opportunités d’emplois pour nos nombreux jeunes qui arrivent en nombre sans cesse croissant sur le marché du travail tous les ans.
Mes Chers compatriotes,
(iv) Notre Agriculture mérite un intérêt tout particulier. L’objectif est d’arriver à une agriculture moderne et suffisamment productive pour transformer la République Centrafricaine et atteindre l’Autosuffisance Alimentaire.
Mais développer l’Agriculture, c’est aussi prendre en compte la situation de nos agriculteurs.
Il faut de toute urgence sortir nos Agriculteurs de la Pauvreté : améliorer leur condition de vie.
Développer l’Agriculture, c’est aussi rendre disponible les semences et le matériel agricole approprié et surtout former les acteurs de toutes les filières agricoles.
(iv) La République Centrafricaine est dotée de Ressources Naturelles, notamment minières.
Je veux préserver ces richesses naturelles et minières en fondant leur exploitation cette fois-ci sur la création effective de valeur ajoutée au profit de tous les Centrafricains.
Nous ferons l’état des lieux de ces ressources et richesses et conduire des réformes nécessaires pour leur exploitation judicieuse au profit de tous.
Mes Chers compatriotes,
(v) La décentralisation demeure une réforme majeure qu’il faut engager.
Je veillerai à l’aboutissement des textes en matière de décentralisation pour permettre la mise en œuvre effective de cette politique afin qu’elle soit une réponse aux sollicitations de certains de nos compatriotes qui pensent que certaines parties du territoire nationales sont laissées à l’abandon.
Je rendrai effectif le transfert des compétences et des ressources pour donner davantage d’autonomie aux collectivités.
Dans le même ordre d’idées, je poursuivrai le programme des « Pôles de Développement » pour faire des différentes régions du pays des pôles économiques et permettre la mise en place des infrastructures.
Mes Chers compatriotes,
(vi) Les Entreprises constituent le cœur de notre économie.
Nos opérateurs économiques font preuve d’un dynamisme qui force l’admiration. J’attache une importance particulière au rôle qu’ils jouent dans la création d’emplois, des richesses et dans l’avenir de notre pays.
Président de la République, l’une de mes priorités sera alors de les soutenir, de soutenir les Patrons qui se battent chaque jour pour conquérir des marchés, pour développer leurs entreprises, pour embaucher.
Je m’engage aussi à mettre en place une politique favorable à la Création d’Entreprises, à l’Investissement, à la Création d’Emplois.
Mes Chers Compatriotes,
(vii) Je l’ai compris vous aspirez à un État Fort et Juste. Un état Protecteur et Profondément reformé dans sa gestion.
Vous voulez combattre la corruption avec la dernière énergie.
La corruption en République Centrafricaine est un fléau qui ronge en profondeur la société. Il faut, c’est vrai, extirper les racines.
Mais le débat sur la morale ne doit pas se limiter à la corruption, au détournement des deniers publics, nous devons repenser notre modèle de société et dire avec quelles valeurs nous voulons vivre en Centrafrique.
Mes Chers compatriotes,
(viii) Vous voulez aussi dans notre pays une justice impartiale au service du citoyen.
Je suis d’accord avec vous, une réforme profonde de notre Justice s’impose.
Je pense en particulier à la réforme du Conseil supérieur de la Magistrature. Il faut veiller à ce qu’il soit aussi composé d’élus nationaux et des représentants des chambres consulaires.
Et surtout garantir l’indépendance des juges et restaurer la crédibilité des professions juridiques et judiciaires.
Notre pays doit attirer les investisseurs étrangers. Pour ce faire, le climat des affaires sera amélioré.
Mes Chers Compatriotes,
L’une des priorités, je dirai la priorité des priorités à la sortie de ces élections est la sécurité durable et la défense du territoire national.
La sécurité est une exigence républicaine, c’est la première des libertés. J’y répondrai avec fermeté.
Les Centrafricains doivent vivre en paix et en sécurité sur l’ensemble du territoire national. La République Centrafricaine est Une et Indivisible. Et elle le restera.
Je m’emploierai à appliquer très rapidement le DDRR pour favoriser le retour à la paix et à la sécurité.
Je procèderai à la refondation de notre armée pour qu’elle devienne républicaine, pluriethnique et apolitique.
Il reste, cependant, évident que ces mesures ne pourront aboutir sans la prise en compte des préoccupations majeures des hommes et des femmes qui assurent notre sécurité à qui je rends un vibrant hommage.
Mes Chers Compatriotes,
Je mesure notre responsabilité collective pour que toutes ces priorités soient mises en œuvre.
Je pense à la responsabilité de tous les chefs des Partis politiques, des Parlementaires, de tous les élus, des organisations de la société civile, des mouvements de soutien, des associations et de la mienne en tant que Président élu.
Toutes ces compétences et toutes ces intelligences seront mobilisées pour améliorer la vie des Centrafricains.
Mes Chers Compatriotes,
(ix) Il faut redonner à notre pays toute sa place dans la sous-région, en Afrique et dans le monde. Je veillerai pour que notre diplomatie s’active à :
· promouvoir et à développer des partenariats fructueux avec les pays voisins ;
· œuvrer pour une meilleure intégration sous régionale ;
· renforcer le dialogue avec la communauté internationale et s’ouvrir davantage au reste du monde.
(x) Enfin, je voudrais parler de la Réconciliation Nationale. C’est devenu une nécessité, une urgence pour les Centrafricains de se réconcilier avec eux-mêmes autour de ce qu’ils ont en commun : la Patrie.
J’appelle les Centrafricaines et les Centrafricains au don et au dépassement de soi.
Nous avons besoin de nous pardonner mutuellement, de nous serrer la main et de rétablir cette cohésion sociale qui a toujours fait de nous un Peuple Exemplaire.
Mes Chers Compatriotes,
Voilà le résumé de mes engagements pour notre pays. Ce ne sont pas de simples promesses, mais des mesures à mettre en œuvre qui changeront la vie de tous.
Je consulterai régulièrement les formations politiques pour connaitre leurs opinions, leurs avis, leurs points de vue sur les grands problèmes du pays.
Je ferai en sorte que l’intérêt général dans notre pays soit au-dessus de tout et que l’on tourne la page des intérêts particuliers.
Quelques jours nous séparent de mon investiture.
Je vous dis que je suis prêt à diriger notre cher pays, l République Centrafricaine avec Vous et pour Vous.
C’est ensemble que nous allons tourner cette page difficile de notre histoire commune.
Merci à toutes et à tous !
Merci à la ville de Lille !
Vive la République !
Je vous remercie !
Faustin Archange TOUADERA