C’est le premier acte posé par la Coordination des Anti-Balaka qui vient de sensibiliser les enfants de la rue à l’accord de la cessation des hostilités de Brazzaville
La Coordination des Anti-Balaka s’est rendue hier, 29 juillet matin à la rencontre des enfants de la rue du centre-ville, au PK0. Objectif : sensibiliser les enfants de la rue dudit secteur quant aux modalités de l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville et leur demander de cesser de lyncher les musulmans qui se rendent en ville pour faire leurs courses. Tels sont entre autres les points qui ont été débattus lors de cette rencontre. Ainsi, les premières heures de cette matinée ont été marquées par la visite de Brice Emotion Namsio et Sébastien Wénézoui, respectivement porte-parole et coordonnateur-adjoint des Anti Balaka. De retour de Brazzaville, ces derniers sont allés vers cette couche de la population pour délivrer un message de paix et solliciter la collaboration des enfants de la rue dans les œuvres de paix qu’ils entendent mener. Considérés comme étant la cause de certains actes de violence s’étant produits au centre-ville, les enfants de la rue ont accueilli avec joie ce message.
Brice Emotion Namsio a confié au RJDH l’esquisse de cette activité. «À Brazzaville, il a été question pour nous de prendre des engagements devant aller dans le sens de la paix. Nous sommes en train d’y travailler auprès de nos jeunes frères kodobé (enfant de la rue dans le jargon local). Nous leur expliquons la nécessité de ne plus attaquer les musulmans, de ne plus dénoncer les chrétiens et de collaborer avec nous pour que la paix que nous amenons de Brazzaville puisse régner», a-t-il dit.
Deux grandes stratégies sont prévues dans le cadre de cette activité: «nous avons mis un bureau en place en commun accord avec les enfants de la rue, afin que ceux qui désormais se conduisent en marge de cette prescription puissent être conduits à la Gendarmerie ou à l’OCRB (Office de Répression du Banditisme). Et dès jeudi, nous organiserons une grande marche afin de montrer à la communauté nationale et internationale que nous sommes réellement sur le chemin de la paix», a ajouté Brice Émotion Namsio.
La satisfaction était manifeste chez certains enfants de la rue. Arsène, l’un des plus vieux, s’est dit réconforté par la visite et surtout par le message de la Coordination des Anti-Balaka. «Nous avons bien accueilli ce message de nos ainés. Nous vivions pourtant bien avec les musulmans, mais aujourd’hui, pourquoi nous nous regardons en chien de faïence ? Il faudrait retrouver cette belle époque par le pardon. Nous sommes obligés de nous pardonner. Donc, on ne peut pas s’opposer à cette initiative», a expliqué ce jeune homme d’une vingtaine d’années.
Interrogé quant à savoir s’ils sont prêts à laisser circuler librement les musulmans, ce dernier a répondu par l’affirmative. «Nous faisons la paix, mais le camp d’en face doit faire de son mieux pour changer de comportement. C’est un effort mutuel», a-t-il conclu. Lui emboitant le pas, un autre enfant de la rue, prénommé Aimé, s’est également dit satisfait et prêt à soutenir l’initiative. Pour lui, rien n’est plus essentiel que la paix. «La paix nous est chère. Il nous faudra tout faire pour arrêter la guerre. Je suis dans le bureau qui vient d’être mis en place et je contribuerai au retour de la paix dans mon pays», a-t-il dit.
Depuis le retour de Brazzaville, où s’est tenu du 21 au 23 juillet un forum sur la République centrafricaine, c’est le premier acte posé par la Coordination des Anti-Balaka qui va dans le sens de l’application dudit accord.