En visite privée en France, le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra a rencontré, le 11 mars, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, la Conseillère Afrique du président de la République Hélène Le Gal, et le secrétaire d’Etat en charge du Développement et de la Francophonie, André Vallini.
Jean-Marc Ayrault a félicité Faustin Archange Touadéra pour son élection, et pour le bon déroulement des scrutins. Il sera à la tête de la délégation française à la cérémonie d’investiture prévue à Bangui, le 30 mars prochain, « qui ouvrira une nouvelle page dans l’histoire de la République centrafricaine ». Fera également partie de la délégation, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
L’entretien de Jean-Marc Ayrault et Faustin Archange Touadéra a porté, pour l’essentiel, sur les défis de la Centrafrique dans le contexte de la sortie de crise, sur les relations bilatérales et sur l’appui de la France qui « continuera d’apporter aux autorités élues au service de leur mission de réconciliation, de reconstruction et de développement », a indiqué le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal.
André Vallini a indiqué « l’ensemble des moyens que la France est prête à mettre en œuvre, avec les Nations unies, l’Union européenne et [les]autres partenaires internationaux, pour soutenir l’action des autorités élues au service du redressement du pays ».
Le président centrafricain s’est également rendu à l’Agence française de développement (AFD). Il a également rencontré le Médef. Les Centrafricains attendent avec beaucoup d’impatience le déclenchement du programme de désarmement, le désengagement de 900 militaires des forces sangaristes prévu pour la fin de cette année.
Conscient de la dépendance de son pays à l’aide internationale, Faustin Archange Touadéra a indiqué que ses priorités et ses objectifs concernent la paix et le désarmement, le développement et la reconstruction, raisons sans doute de sa venue à Paris et de sa tournée régionale - Guinée équatoriale, Angola,Tchad, RD Congo, Congo et Cameroun - pour « tourner la page ».
L’Elysée, comme l’ensemble des départements ministériels et des instituts de développement rencontrés, ont garanti au président centrafricain qu’ils continueront « d’appuyer la Centrafrique sur le plan budgétaire et financier et d'être le relai des préoccupations sur la scène internationale ».
Agé de 58 ans, l’élection de Faustin Archange Touadéra, à la tête de la République centrafricaine a été confirmée, le 1er mars par la Cour constitutionnelle. Il a été élu avec 62,69% des suffrages, contre Georges Anicet Dologuélé, 37,31% des suffrages.
Il succède à Catherine Samba-Panza, qui aura assuré la transition depuis le 23 janvier 2014, dans des conditions difficiles.
Faustin Archange Touadéra, fils d’un chauffeur et d’une cultivatrice, est un passionné des mathématiques. Il incarne l’Afrique de par ses études qui l’auront conduit de Bangui à Abidjan, Lille et Yaoundé où il obtiendra son doctorat d’Etat en mathématiques pures. Puis, il enseignera à l’université de Bangui, où il deviendra vice-chancelier et recteur.
Il est nommé Premier ministre, chef du gouvernement, le 22 janvier 2008, par le président François Bozizé, dans un contexte de crise sociale, et de crise financière grave. Il saura conduire le dialogue inclusif à l’issue duquel seront signés plusieurs accords de paix. Lorsque le pouvoir de François Bozizé est renversé, Faustin Archange Touadéra se réfugie à Lille en France.
Il est considéré comme le candidat surprise, sans ancrage sans parti politique. Par contre, il se révèle en redoutable rassembleur, à l’écoute de toutes les couches sociales, ralliant les « sans voix » et plusieurs candidats. Ce qui lui aura valu d’ailleurs, le soutien de Martin Ziguélé et de Karim Meckassoua au second tour.
Noël Ndong