S’il est devenu triste commodité que l’on évoque à tour de bras la posture du futur Chef d’Etat Faustin-Archange Touadéra, c’est juste parce qu’il doit indéniablement incarner la noble Institution qu’il dirigera dans les jours à venir. En vérité, la fonction présidentielle est tellement noble qu’elle requiert plusieurs exigences. L’irrespect des exigences protocolaires de la République par un Chef d’Etat, fut-il simpliste, pourrait engendrer un couac institutionnel. Aussi, il faut admettre que la désacralisation de la fonction présidentielle peut également galvauder la notoriété des différentes Institutions de la République, surtout lorsque l’on sait que le mal a souvent pris le visage institutionnel en Centrafrique. A bien des égards, la positive attitude aurait souhaité que le président soit simple et non simpliste. Le fait que le président FAT soit constamment à l’écoute du peuple ne doit, en aucun cas, faire de lui un Homme simpliste. Encore faut-il que son équipe communicationnelle travaille son image, de peur que FAT soit perçu un peu par bon nombre comme un Chef d’Etat simpliste. Qu’on ne fasse pas d’amalgame entre simpliste et simple ! Etre proche du peuple fait plutôt du président FAT un homme simple. S’il respecte les exigences protocolaires tout en étant très humain, il est à l’évidence un président simple. En revanche, s’il enfreint sans vergogne les dispositifs protocolaires quoiqu’il soit proche du peuple, il est par conséquent un président simpliste. Et une telle posture pourrait dresser plus tard le lit d’une désacralisation balourde de la fonction présidentielle. Il serait souhaitable que l’équipe communicationnelle de FAT cesse également de le présenter fréquemment comme un homme simpliste. Il est temps que le président FAT fasse un holà sur la vulgarisation de son image. Parfois, la tentation de penser que le président contribue lui-même à la vulgarisation de son image est grande. Sinon comment admettre que le président fasse un déplacement en France pour un problème strictement familial alors qu’il pouvait le confier à l’un de ses proches collaborateurs? Durant la campagne électorale, l’on peut le présenter comme un homme simpliste dans l’unique but de séduire le grand nombre d’électeurs. Mais à partir du moment où il est élu président de la République, les miasmes de la fonction présidentielle lui impose une certaine prestance. Dès lors, son image ne doit guère être galvaudée comme c’en est souvent le cas mais travaillées substantiellement pour qu’il incarne au maximum la République. Qu’on le veuille ou pas, le président de la République n’est rien autre que la vitrine du pays. De surcroît, il est le garant de toutes les Institutions. A cet effet, vulgariser son image, c’est également contribuer à la dégradation des Institutions de la République. On se souviendra que le président avait publié ces derniers temps un communiqué interdisant la confection des tee-shirts et des pagnes portant son nom et son effigié. Ce communiqué laconique lui a visiblement permis de couper l’herbe sous les pieds de tous ceux et toutes celles qui voulaient utiliser son nom comme un fond de commerce. Si les intéressés ont, semblent t-ils, critiqué la décision de FAT, force est de constater que bon nombre de Centrafricains l’ont pourtant apprécié. Avouons que cette décision conforte à un certain niveau la stature d’homme d’état simple du président FAT. Au delà de ces débats d’ordre protocolaire, le peuple attend plutôt FAT sur le terrain du réalisme politique. S’il parvient à poser des actes concrets durant son mandat, il pourra convaincre le peuple à petit coup de rabot qu’il est celui qui accomplira la métamorphose du pays. En voila des mots contre les maux de notre société.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE