La procureure de la CPI a salué lundi un jugement "historique" de la Cour qui a reconnu l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba coupable de crimes contre l'humanité et crimes de guerre pour les meurtres et les viols commis par sa milice en Centrafrique en 2002-2003.
"Je crois que c'est un jour très important pour la justice pénale internationale surtout en ce qui concerne les crimes sexuels", a affirmé à l'AFP Fatou Bensouda, ajoutant que ce jour était "historique".
Jean-Pierre Bemba, ancien chef rebelle du nord de la République démocratique du Congo, est responsable des crimes de ses troupes en tant que commandant militaire, ont affirmé les juges.
Quelque 1.500 hommes en armes de l'ancien chef rebelle s'étaient rendus en Centrafrique en octobre 2002 pour soutenir le président Ange-Félix Patassé, victime d'une tentative de coup d'Etat menée par le général François Bozizé.
Là, ils ont violé, pillé et tué, a dit la juge Sylvia Steiner, égrenant une longue liste de viols, souvent accompagnés d'autres violences, commis par les troupes de Jean-Pierre Bemba.
"Les victimes ont attendu très longtemps pour que justice soit rendue et je pense, qu'aujourd'hui, avec ce jugement, cela a été le cas", a assuré Fatou Bensouda.
"C'est important car les commandants militaires pourraient penser qu'ils ne sont pas responsables des crimes commis sur le terrain", a-t-elle expliqué, soulignant avoir montré dans le cas de M. Bemba, qu'il "pouvait arrêter la commission des crimes ou les punir, car il avait le contrôle effectif de ses troupes".
La sentence sera prononcée à une date ultérieure par la CPI. Il risque jusqu'à 30 ans de détention ou la prison à perpétuité, si les juges estiment que l'"extrême gravité du crime" le justifie.
"Nous allons examiner quelle est la sentence appropriée à demander aux juges", a précisé la procureure.