BANGUI — De mémoire, tout le long de sa magistrature, heureusement intérimaire, la présidente transitoire CSP aura soigneusement évité de traîner ses mocassins en province, à part à M’Baïki et à Bouar, et encore, uniquement pour aller y faire la roue quelques heures.
Changement de style, changement de logiciel, le nouveau président centrafricain Faustin Touadera n’a pas peur comme Catherine Samba-Panza d’aller dans les provinces oubliées de la RCA. CSP n’aura régné que sur 3 km2 à Bangui, et pas plus loin.
Qui l’aura vu dans les coins reculés et abandonnés de la RCA comme Obo et Birao ? Réponse évidente, personne.
Avant même son installation, Touadera lui raisonne différemment, et il y a quelques jours, s’en est allé dans les extrêmes, à Obo où sévit depuis des décennies la LRA de Joseph Kony, enchaînant avec un déplacement à Birao.
“C’est une visite stratégique” confie un de ses conseillers, “le président est celui de tous les centrafricains.”
Et le président de confier à la presse à Obo : “La LRA étend ses rayons d’action, donc il faudrait suffisamment d’hommes pour couvrir l’ensemble des territoires dans lesquels la LRA opère en ce moment. Nous allons solliciter toutes les entités, l’Union africaine et aussi le gouvernement américain, qui nous prête main-forte ici, pour qu’ensemble nous puissions trouver des mesures et des stratégies pour enfin éradiquer ce fléau que constitue la LRA.”
Même thématique réitérée à Birao, où il a tenu à préciser que personne en Centrafrique ne sera désormais oublié.
Nous sommes bien loin de l’amateurisme et de la couardise de Samba-Panza.