BANGUI – Gervais Bodangaye, chargé de communication au bureau exécutif de la Cour Pénale Internationale en République Centrafricaine, a exprimé son sentiment de satisfaction après le verdict de la Cour Pénale Internationale du 21 mars 2016. Une position formulée lors d’une interview accordée au RJDH le mardi 22 mars 2016 à Bangui.
RJDH : La Chambre de première instance III de la Cour Pénale Internationale a déclaré Jean-Pierre Bemba Gombo coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Quelles sont vos réactions ?
GB : C’est d’abord une réaction de satisfaction dans la totalité, dans la mesure où la Cour Pénale Internationale est en train de lutter efficacement contre l’impunité. Ensuite, il s’agit d’un chef hiérarchique qui pour la première foi va être jugé, non pour sa responsabilité pour avoir été effectivement sur le terrain et aurait commis des crimes graves mais pour ses hommes qu’il n’avait pas eu la possibilité de les sanctionner ou qu’il a laissé faire. C’est dû à ses responsabilités que Jean-Pierre Bemba est condamné devant la CPI. C’est justement pour tous ceux qui sont responsables des groupes armés. Ils doivent prendre leurs responsabilités face aux actes de leurs soldats, soit qu’ils ne soient pas en mesure de les empêcher mais au moins de les punir de telle sorte qu’ils cessent de commettre des crimes qui relèvent de la compétence de la CPI. Voilà un signal fort pour des hommes armés.
RJDH : Pour le moment est ce qu’on peut avoir une idée sur la date à laquelle la peine contre Jean Pierre Bemba pourra être définie ?
GB : Au jour d’aujourd’hui, nous n’avons pas une idée précise sur la date de l’audience des peines devant les juges de la CPI. Donc nous attendons justement que les juges de la Chambre numéro III de la CPI puissent nous dire à quelle date exactement les peines concernant Jean-Pierre Bemba seront prononcées.
RJDH : Quelles les peines encoure t-il ?
GB : Il appartient aux juges de la CPI de le dire. Les juges de la chambre de première instance III ont demandé au bureau du procureur, à la défense et au représentant des victimes de dire leurs mots, sur ce qu’ils pensent concernant les actes commis par Jean-Pierre Bemba. Donc les juges attendent que les requêtes soient déposées sur leur bureau et ils vont revenir pour donner la date exacte où les peines concernant la condamnation de Jean-Pierre Bemba.
RJDH : Qu’en est-il de la question de l’indemnisation des victimes ?
GB : Oui la question d’amende c’est une procédure devant la CPI. Aujourd’hui les juges viennent de déclarer Jean-Pierre Bemba coupable. Et Jean-Pierre Bemba a droit ou sa défense peut faire appel et justement il a 30 jours à partir du 21 mars 2016 pour pouvoir faire appel de cette décision concernant sa culpabilité. Et si la défense de Jean-Pierre Bemba fait cet appel, l’affaire sera renvoyée devant le juge de la chambre d’Appel afin de statuer de nouveau sur ce dossier pour savoir si effectivement les juges de la chambre de première instance III ont parfaitement raison de condamner Jean-Pierre Bemba pour crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en RCA.
RJDH : Est-ce que les victimes peuvent s’attendre à une indemnisation ou une réparation après le verdict ?
GB : Je crois que les victimes qui ont suivi le verdict contre Jean-Pierre Bemba doivent être satisfaites d’une seule chose, que la justice soit faite. Peut-être une satisfaction parce que Jean-Pierre Bemba est reconnu coupable par les juges de la chambre de la première instance III de la CPI. Et donc ce sera les juges qui vont se prononcer sur la réparation.
RJDH : A quelle étape se situe la 2e affaire contre Jean Pierre Bemba devant la CPI ?
GB : Nous savons que le même Jean-Pierre Bemba est poursuivi encore dans une autre affaire avec les autres avocats pour subordination de témoins. Ce procès est à sa deuxième phase, c’est-à-dire la défense de Jean-Pierre Bemba a pris la parole en ce moment afin d’essayer de présenter les éléments de preuves.
RJDH : Gervais Bodangaye merci !
GB : merci !