Une présidence de la transition née d’un cafouillage organisé, un pouvoir discrédité, une gestion dynastique, prédatrice et catastrophique. Et avant tout inventaire au fond, Samba-Panza choisit de faire une sortie pathétique dans une interview à Jeune Afrique, que résume cette seule phrase : « J’ai permis un retour à l’ordre constitutionnel et j’ai le sentiment d’une mission accomplie. »
Nulle part dans le texte que vous pouvez lire ci-dessous (1), ne se trouvent exprimés, le moindre regret, la plus petite insatisfaction, aucune repentance. Pas un mot de compassion non plus, à l’endroit des milliers de victimes de la crise centrafricaine. Tout a été fait et bien fait : « J’ai servi mon pays de tout cœur, avec toute l’abnégation et tous les sacrifices ». Mieux, « Je n’ai pas d’explication à donner. J’ai posé des actes et je vais assumer. Je suis une femme de caractère et j’avance dans le sens de ce que je veux ». Zut alors !
Par contre, que l’on essaie de « toucher aux cheveux » de la « fille à sa maman », son altesse Christelle Sappot, et c’est toute la République des « incapables et sans valeur », tous indignes d’une quelconque promotion, qui en prend pour son grade !
Tenez !
« Je vous rappellerai que Sarkozy a nommé son fils à un poste important, que Mitterrand a nommé son fils à un poste important…Je vous rappellerai que beaucoup de chefs d’État africains ont nommé leurs enfants auprès d’eux. Ma fille a des capacités, elle a une valeur, je ne vois pas pourquoi elle paierait parce que sa maman est chef de l’État. Elle mérite aussi une promotion, et j’assume. »
Je m’étais donc trompé dans toutes mes analyses depuis plus de deux ans, en croyant que Samba-Panza n’était que la Présidente d’une transition ! Or, la voilà qui se prend pour Sarkozy, Mitterrand ou les autres Chefs d’Etat africains – dont elle tait les noms -, qui chacun à ma connaissance, pouvait ou peut encore justifier d’un mandat présidentiel régulier, plus est, dans des pays qui ne s’appellent pas la République Centrafricaine.
S’il vous plaît, Madame Samba-Panza, ne vous rappelez-vous point que face au tollé général qu’avait suscité son initiative, Sarkozy a eu la sagesse tardive de ne jamais forcer la nomination de son fils Jean Sarkozy à la tête de l’EPAD ? Par ailleurs, Je vous plains très sincèrement, et vous soupçonne de vouloir à tout prix, réserver à votre fille une fin triste et semblable à celle de Christophe Mitterrand !
Mais diantre ! Pourquoi la « femme de caractère » que vous dites être, ressent-elle à ce point, l’obligation de singer le blanc ou de mimer des rois nègres ?
Pour ma part, je ne vois ici – à travers votre acte comme dans votre affirmation -, que l’ultime manifestation de votre indécrottable arrogance, de votre congénitale impénitence, et du mépris souverain que vous n’avez jamais cessé d’afficher à l’égard des Centrafricains depuis le début de votre mandat temporaire jusqu’à ces jours derniers.
Qu’à cela ne tienne chers compatriotes !
De là où elle sera désormais, que Madame Samba-Panza ne puisse pas s’empêcher de jeter son regard en arrière et contempler son œuvre : La Centrafrique et les Centrafricains ne la regretteront jamais. L’on ne peut forcer l’admiration d’un peuple, aspirer à la respectabilité et prétendre entrer dans l’Histoire, tout simplement, parce que l’on a été contraint d’abandonner le pouvoir pour éviter le pire à son pays. Moins encore, lorsque l’on manque ainsi d’humilité jusqu’à son dernier souffle !
Ave Catherina, le peuple centrafricain vous dit : Adieu !
Guy José KOSSA
GJK Levillageois
Élève Certifié de l’Enseignement
Primaire,Tropicale et Indigène (CEP-TI)
Écrivain Public du Village Guitilitimö