S.E. Nzoyoum Nicolas, arrive dans la capitale en tant qu’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Cameroun auprès de la Centrafrique, avec résidence à Bangui
Cette nomination de M. Nzoyoum Nicolas, en tant qu’Ambassadeur du Cameroun en Centrafrique est la consécration d’un intérim qu’il assurait depuis le décès de l’ancien ambassadeur Joseph Fofé, en juin 2010. C’est le Décret N° 2014/269 du 25 juillet 2014, signé du Président de la République, Son Excellence Monsieur Paul BIYA qui nomme Monsieur NZOYOUM Nicolas, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Cameroun auprès de la République Centrafricaine, avec résidence à Bangui. Avant cette nomination, il occupait le poste de Chargé d’Affaires de l’Ambassade du Cameroun en Centrafrique.
C’est un homme rodé à la tâche qui accède aujourd’hui à la plus haute marche de la fonction d’ambassadeur. Durant son intérim, il a fait face à plusieurs incidents au rang desquels on peut citer, l’affaire Antoine Ntsimi. Le président camerounais de la commission de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) de l’époque avait été violenté et refoulé de l'aéroport de Bangui en République centrafricaine. L’ouverture de la ligne aérienne Douala-Bangui par la compagnie camerounaise Camerco, le rapatriement des Camerounais vers leur pays au plus fort de la crise centrafricaine, ou encore récemment sa prise de position en défaveur de l’idée de partition de la république souveraine de Centrafrique.
Voici du reste l’une de ses dernières sorties : son Allocution à l’occasion de la célébration du 42ème Anniversaire de l’Etat Unitaire du Cameroun (20 Mai 2014).
[i Mme la Ministre d’Etat en Charge du Développement Rural, Premier Ministre par intérim, Représentant personnel de Son Excellence Mme Catherine SAMBA PANZA, Chef de l’Etat de Transition
Excellence Mme la Vice-présidente du Conseil National de Transition,
Mr le Président de la Cour Constitutionnelle,
Mr le Président de l’Autorité Nationale des Elections,
Excellences Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Missions Diplomatiques et Consulaires,
Excellences Mesdames et Messieurs des Représentants des Organisations Internationales,
Mme la Présidente de la Délégation Spéciale de la ville de Bangui,
Messieurs les Représentants des ONG,
Distingués invités en vos rangs et qualités,
Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes ;
Dzoni ngango !
Nous nous sommes retrouvés dans cette même résidence le 18 avril dernier pour fêter le cinquantenaire de la réunification du Cameroun ; célébration qui aurait dû en fait intervenir le 1 er octobre 2011, n’étaient les vicissitudes ou les contraintes de l’actualité tant du Cameroun que de la RCA.
Aujourd’hui nous nous rencontrons pour célébrer le 42è anniversaire de l’Etat unitaire du Cameroun. En effet, l’ancien territoire camerounais sous administration française accéda à l’indépendance sous l’appellation de République du Cameroun le 1 er janvier 1960. Le 1 er octobre 1961 il est rejoint par la partie du territoire sous administration britannique pour former la République Fédérale du Cameroun qui devient République Unie du Cameroun le 20 mai 1972 par un référendum, avant de devenir en 1984 République du Cameroun tout court. C’est pour fêter le 42 e anniversaire de ce référendum que vous vous êtes joints à nous aujourd’hui et nous vous en remercions grandement. Je remercie chacun de vous qui, malgré vos nombreuses et urgentes sollicitations avez bien voulu honorer cette célébration de votre haute présence. Singuila mingui !
Le Cameroun mon pays, sous l’impulsion d’un sage Leader, j’ai nommé le Président Paul BIYA, a aujourd’hui l’allure d’un grand chantier. Qu’il s’agisse du port en eau profonde de Kribi où le premier grand bateau accostera en juin prochain, qu’il s’agisse du port en chantier de Limbe, qu’il s’agisse des barrages de Memvele et de Lom Pangar, qu’il s’agisse de la modernisation du transport routier et ferroviaire (le premier train rapide inter city Douala Yaoundé a circulé il y a une dizaine de jours), qu’il s’agisse de la construction en cours de l’autoroute Yaoundé / Douala, qu’il s’agisse de l’exploitation du fer de Mbalam ou du diamant de Mobilong… le démarrage effectif et l’accélération de ces grands projets structurant notamment dans les secteurs des infrastructures et de l’énergie visent à préparer le Cameroun en vue de son émergence dont la date buttoire a été fixée en 2035.
Non seulement ces grands chantiers font du Cameroun un grand pôle d’attraction pour les investissements étrangers, mais leur démarrage a déjà entrainé l’emploi de près de 10 mille personnes.
Toutefois, le Cameroun demeure conscient que son développement harmonieux est tributaire de celui de ses voisins dont plus particulièrement la République Centrafricaine avec laquelle il a toujours entretenu des relations de bon voisinage, d’amitié et de fraternité, matérialisées actuellement par plusieurs accords, conventions et recommandations.
Pour le suivi de leur coopération, les deux pays ont mis en place un cadre juridique qui est la Grande Commission Mixte dont la 10è session s’est tenue le septembre 2010 à Yaoundé. La 11è session était sur le point de se tenir en décembre 2012 à Bouar lorsque les évènements malheureux que nous connaissons tous ont commencé à secouer ce beau pays. Plusieurs dossiers sont en instance et attendent le retour de la paix dans ce pays.
Ceci explique pourquoi le Cameroun n’a cessé de s’investir, aussi bien au plan bilatéral qu’au sein de la CEMAC, de la CEAC, de l’UA et des Nations Unis en vue de la recherche d’une solution au conflit persistant qui déchire la République Centrafricaine. En ce qui concerne particulièrement sa contribution militaire, elle remonte à 2008 avec la FOMUC, et plusieurs de ses fils ont versé leur sang en terre centrafricaine. A cet égard, au nom du gouvernement camerounais, j’adresse mes encouragements et mes félicitations aux soldats camerounais actuellement engagés au sein de la MISCA. Par ailleurs, je voudrais saisir cette occasion pour vous prier d’observer une minute de silence non seulement en la mémoire de ceux qui sont tombés au champ de la bataille, mais aussi en celle de tous ceux qui ont perdu leur vie au cours de ces tristes évènements.
En effet, tout comme les centrafricains, de nombreux camerounais ont perdu leurs vies et leurs biens. Le territoire camerounais subit de violations régulières venant des groupes armés qui écument la Centrafrique. Plus de 140 mille réfugiés ont trouvé asile au Cameroun, sans compter plus d’une dizaine de milliers de nationaux rapatriés qui, pour la plupart ont tout abandonné pour sauver leurs vies. Je voudrais saisir l’occasion qui m’est offerte pour remercier le Gouvernement centrafricain qui a mis en place une Commission pour recenser les pertes subies par les uns et les autres au cours du conflit.
Malgré tout, de son côté, le gouvernement camerounais a mis un point d’honneur à maintenir ouverte la frontière commune, notamment au niveau de Garoua Boulaï, point de passage du corridor Douala/Bangui qui représente l’un des principaux poumons de l’économie centrafricaine.
En effet, nous fondant sur l’histoire de ce pays, notamment ce qui concerne les relations entre les peuples frères camerounais et centrafricains, nous avons la ferme conviction que ce qui vient de se passer dans ce pays ne peut être que l’œuvre de méchants esprits des ténèbres et du mal et n’a rien à voir ni avec le christianisme ni avec l’islam, et encore moins avec l’esprit traditionnellement hospitalier du peuple centrafricain, C’est pour cela que mon pays pense que le peuple, sous la houlette de son Gouvernement et du Chef de l’Etat de Transition, Son Excellence Mme Catherine SAMBA PANZA, mérite d’être soutenu et encouragé.
Le dialogue et la réconciliation nationale se présentent comme la voie de sortie par excellence, en vue d’une solution politique au drame actuel. Toutefois, justice doit être faite afin de mettre fin à l’impunité.
Mme la Ministre d’Etat,
La dimension géographique de ce pays, ces potentialités économiques et humaines le prédisposent à un bel avenir pour peu que, sous la houlette de Son Excellence Mme la Présidente, et dans le cadre de la Transition en cours, le peuple centrafricain se retrouve, se regarde, se pardonne et, dans un élan de solidarité se remette au travail pour se relever. Ceci bien sûr avec le concours de la Communauté Internationale. Le Cameroun, en ce qui le concerne, ne ménagera aucun effort autant pour sensibiliser que pour apporter sa propre contribution à la mise en œuvre de la Feuille de Route adoptée par le Gouvernement en vue du retour de la stabilité et du redémarrage économique de la RCA.
Pour finir, mon pays affirme la nécessité, quoi qu’il en soit, de préserver l’intégrité territoriale de la RCA dont la partition est totalement inacceptable.
Vive le Cameroun,
Vivent les relations entre le Cameroun et la République Centrafricaine,
Vive la solidarité internationale
Que Dieu vous bénisse abondamment !
Singuila mingui !