Bangui – La République centrafricaine bat le record au plan régional d’instabilité politique avec 9 présidents après 56 ans d’indépendance, de Barthélémy Boganda à Faustin Archange Touadéra. C’est une analyse faite par le RJDH ce 30 mars 2016.
La République centrafricaine est proclamée le 1er décembre 1958. Le 13 août 1960 le pays accède à l’indépendance. Après la mort du père fondateur Barthélemy Boganda en 1959, David Dacko, soutenu par la France, devient le premier président de la République Centrafricaine en 1960. Il instaure très vite un régime dictatorial.
En 1965, lors du coup d’État de la Saint-Sylvestre , Jean-Bedel Bokassa renverse son cousin David Dacko et prend le pouvoir. Le 4 décembre 1976, il devient l’empereur « Bokassa Ier ». Mais 14 ans après, la France a organisé l’opération Barracuda en 1979, renverse l’empereur Bokassa et remet le pouvoir à David Dacko.
Ce dernier réinstaure la République et rétablit les libertés fondamentales. En septembre 1981, le général André Kolingba, profitant d’une période d’agitation sociale, contraint David Dacko à lui remettre le pouvoir et instaure un régime militaire. Au début des années 1990, Kolingba est systématiquement lâché par la France, qui lui reproche un régime trop dictatorial et en contradiction avec le discours de « Baule » en 1990.
En 1993, des mutins finissent par contraindre Kolingba à organiser des élections et Ange-Félix Patassé est élu Président de la République. Le 19 septembre 1999, Ange-Félix Patassé est réélu à nouveau.
De nouvelles périodes de troubles suivront et malgré l’intervention de la communauté internationale, Ange-Félix Patassé est renversé le 15 mars 2003 par son ancien chef d’état-major, le général François Bozizé. Après des élections, plusieurs fois reportées pour des problèmes d’organisation, le général François Bozizé est élu président de la République au second tour le 8 mai 2005.
En décembre 2012, le pays est replongé dans une situation insurrectionnelle. Une coalition rebelle prenant le nom de Sékéla s’est constituée contre le régime de Bozizé. En mars 2013, les rebelles de la coalition Séléka intensifient les hostilités et finissent par chasser François Bozizé du pouvoir le 24 mars 2013.
Le chef de la Seleka Michel Djotodia s’auto-proclamé président de la République. Incapable de rétablir l’ordre, la situation s’enlise et la crise débouche sur des affrontements à caractère politico-militaire et intercommunautaires. Face au risque de génocide, la France annonce le 26 novembre 2013, l’envoi d’un millier de soldats pour rétablir la sécurité dans le pays. Face à la monté de violences, le 10 janvier 2014, le président de la transition centrafricaine Michel Djotodia et son premier ministre Nicolas Tiangaye contraints à la démission lors d’un sommet extraordinaire de la CEEAC à Ndjamena.
Le 20 janvier 2014, le Conseil national de transition de la République centrafricaine, élu Catherine Samba-Panza comme chef de l’État de transition. Cette dernière est appelée à organiser les élections avant 2016, mais face à de multiple soubresaut, elle finira par organiser le premier tour des élections groupées le 30 Décembre 2015 à l’issu desquelles Anicet Gorges Dologuélé et Faustin Archange Touedera iront au second tour de la présidentielle qui a été prévu pour le 14 Février 2016.
Le 20 Février 2016, Faustin Archange Touadera proclamé par l’Autorité Nationale des Elections (ANE) vainqueur avec 62,71% et confirmé par la Cour Constitutionnelle de Transition (CCT) le 25 Février 2016.
Il prête serment le 30 Mars 2016, mettra fin à trois années de transition en Centrafrique.