La France veut faire "toute la lumière" sur les accusations d’abus sexuels par ses soldats en Centrafrique, a affirmé jeudi l’ambassadeur français auprès des Nations unies.
"Les cas d’abus et d’exploitation sexuels allégués sont particulièrement révoltants et odieux", a expliqué François Delattre dans un communiqué.
"Il est clair que si les faits étaient établis, des sanctions disciplinaires exemplaires seraient prononcées, en complément de la réponse pénale", a ajouté M. Delattre.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban ki-Moon, s’est dit de son côté "profondément choqué" par ces accusations d’abus sexuels, y compris de bestialité, commis par des soldats de la force française Sangaris et aussi par des soldats de l’ONU, a rapporté son porte-parole jeudi.
"Nous sommes confrontés au fait que des soldats envoyés pour protéger les habitants ont au contraire plongé au coeur des ténèbres", a déclaré Stephane Dujarric.
L’ONU a ouvert une enquête sur ces nouvelles accusations "extrêmement troublantes".
Le Haut-commissaire aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al Hussein a qualifié jeudi à Genève de "révoltantes" ces allégations et a déclaré "qu’aucun effort ne doit être ménagé" dans l’enquête des Nations Unies.
Les autorités françaises ont été informées qu’une équipe de l’ONU avait reçu des rapports faisant état de soldats français de Sangaris qui auraient forcé en 2014 des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux en échange d’une somme d’argent, a indiqué à l’AFP un responsable de l’ONU à New York.
Selon un rapport de l’ONG AIDS-Free World, trois jeunes filles ont affirmé à un officier des Nations unies qu’en 2014, elles avaient été déshabillées et attachées par un militaire de Sangaris à l’intérieur d’un camp et auraient été forcées d’avoir des relations sexuelles avec un chien.Chacune a ensuite reçu de l’argent, selon l’ONG.
La France avait envoyé sa force d’intervention Sangaris en Centrafrique en décembre 2013.Ces soldats ne font pas partie des Casques bleus de l’ONU mais le Conseil de sécurité les avait chargé d’aider au rétablissement de la paix dans le pays.
Outre la France, ces allégations concernent les contingents burundais et gabonais de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) présents dans la région de Kémo entre 2013 et 2015.