Le président français François Hollande et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon ont affirmé vendredi qu’ils refuseraient "toute impunité" pour les soldats français et les Casques bleus accusés d’abus sexuels en Centrafrique.
"Face aux nouvelles allégations d’abus sexuels qui auraient été commis par des militaires de la (Mission de l’ONU en Centrafrique) Minusca et de (la force française) Sangaris, le président et le secrétaire général de l’ONU ont exprimé leur même volonté d’établir la vérité et de refuser toute impunité", affirme l’Elysée dans un communiqué.
M. Hollande a rencontré M. Ban à Washington en marge d’un sommet sur la sûreté nucléaire à l’initiative du président américain Barack Obama.
Les autorités françaises ont transmis à la justice française, dès réception mercredi, le courrier du Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies (HCDH) faisant état de ces nouvelles allégations d’abus sexuels commis par des soldats de la force Sangaris, a indiqué vendredi le ministère de la Défense.
"Si les faits étaient établis, des sanctions disciplinaires exemplaires seraient prononcées, en complément de la réponse pénale, qui relève des seules autorités judiciaires", a noté le ministère.
Les autorités françaises ont été informées qu’une équipe de l’ONU avait reçu des rapports selon lesquels des soldats français de Sangaris auraient forcé des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux en échange d’une somme d’argent.
Selon un rapport de l’ONG AIDS-Free World, trois jeunes filles ont affirmé à un officier des Nations unies qu’en 2014, elles avaient été déshabillées et attachées par un militaire de Sangaris à l’intérieur d’un camp et auraient été forcées d’avoir des relations sexuelles avec un chien. Chacune a ensuite reçu une petite somme d’argent, selon l’ONG.
L’ambassadeur français auprès des Nations unies, François Delattre, a promis jeudi de faire "toute la lumière" sur ces cas d’abus "particulièrement révoltants et odieux".
La force Sangaris fait déjà l’objet d’une enquête de la justice française pour d’autres cas présumés de viols dans ce pays meurtri par des années de guerre.
Le président français a cependant souligné vendredi le "succès militaire, humanitaire et politique" de l’ONU et de Sangaris en Centrafrique, faisant valoir que "des massacres ont été évités, la sécurité a été rétablie et les élections se sont déroulées dans un cadre transparent et pluraliste".
L’ONU enquête de son côté sur ces nouvelles accusations de sévices commis par des soldats français ainsi que par des Casques bleus de l’ONU. Son secrétaire général s’est dit jeudi "profondément choqué".